En sociologie, l'acculturation, ou transport d'idées, désigne les phénomènes qui résultent du contact continu et direct entre groupes d'individus ayant des cultures différentes, ainsi que les changements qui se produisent dans les cultures originelles des deux groupes ou de l'un d’entre eux[1]. Les processus en jeu dans ces rencontres sont principalement : le décalage culturel, la résistance et l'intégration. Ce concept fait l'objet de recherches en anthropologie, en histoire, en sociologie, en sociolinguistique (diglossie) et en psychologie.
Sa définition classique, proposée par Redfield, Melville Herskovits et Linton, et adoptée lors du mémorandum du Social Science Research Council de 1936, est « ensemble des phénomènes qui résultent d’un contact continu et direct entre des groupes d’individus de cultures différentes et qui entraînent des changements dans les modèles culturels originaux de l'un ou des autres groupes »[2].
Les chercheurs en sciences humaines et sociales s'intéressent aux problématiques portant sur les contacts interculturels et plus particulièrement à leurs effets sur les groupes et les individus[2], en privilégiant les difficultés d'adaptation et d'intégration des migrants.
Dans les années 1980, plusieurs chercheurs français (Mbodj, Vasquez ou encore Clanet) soulignent les limites de ce concept. Dans le champ de la psychologie en particulier, Clanet insiste sur la nécessité de repenser la question de la rencontre interculturelle, plus particulièrement celle du changement psychoculturel, en tenant compte de son caractère complexe, ambivalent et paradoxal. Clanet est ainsi à l'origine, avec d'autres chercheurs en psychologie interculturelle, d'un nouveau concept, celui d'« interculturation »[2].