Acide chlorhydrique

Acide chlorhydrique
Image illustrative de l’article Acide chlorhydrique
Ion hydronium et chlorure constituant l'acide chlorhydrique.
Identification
Nom UICPA acide chlorhydrique
Synonymes

solution de chlorure d'hydrogène, autrefois acide muriatique, esprit de sel

No CAS 7647-01-0
No ECHA 100.210.665
No CE 231-595-7
No RTECS MW4025000
Code ATC B05XA13
No E E507
Apparence transparent, très légèrement jaunâtre
Propriétés chimiques
Formule HCl  [Isomères]
Masse molaire[2] 36,461 ± 0,002 g/mol
H 2,76 %, Cl 97,23 %,
pKa −6,3[1]
Moment dipolaire D
Diamètre moléculaire nm
Propriétés physiques
fusion −30 °C[3], solution à 37 %
ébullition 48 °C, 38 % HCl[réf. souhaitée]
Solubilité 700 g l−1 (eau)[réf. souhaitée]
Masse volumique environ 1,19 g cm−3[3] à 20 °C (solution à 37 %)
d'auto-inflammation N/A
Viscosité dynamique 1,53 mPa s à 25 °C[réf. souhaitée]
Conductivité thermique W m−1 K−1
Vitesse du son m s−1
Thermochimie
S0gaz, 1 bar 186,9 J K−1 mol−1[réf. souhaitée]
S0liquide, 1 bar J K−1 mol−1
S0solide J K−1 mol−1
ΔfH0gaz −92,31 kJ mol−1[réf. souhaitée]
ΔfH0liquide kJ mol−1
ΔfH0solide kJ mol−1
Cp J K−1 mol−1
Propriétés optiques
Transparence oui
Précautions
SGH[3]
SGH05 : CorrosifSGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotique
Danger
H290, H314, H335, P260, P280, P303+P361+P353, P304+P340+P310 et P305+P351+P338
Transport[3]
   1789   
Classification du CIRC
Groupe 3 : Inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'Homme[4]
Inhalation Les vapeurs peuvent être mortelles
Peau Peut provoquer de graves blessures
Yeux Très dangereux
Ingestion Toxique, parfois mortelle

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

L'acide chlorhydrique (aussi anciennement appelé acide muriatique) est une solution de chlorure d'hydrogène dans l'eau. Le chlorure d'hydrogène, un acide fort, est un gaz diatomique de formule chimique HCl qui s'ionise totalement en solution aqueuse pour donner toute une variété d'espèces chimiques, notamment des anions chlorure Cl et des cations hydronium H3O+, ces derniers étant en moyenne solvatés par cinq molécules d'eau ; diverses variétés d'ions oxonium sont également présents parmi les solutés. Il se présente sous la forme d'un liquide incolore d'aspect aqueux à l'odeur piquante très reconnaissable. L'acide concentré est très corrosif, avec des émanations ou « fumées » toxiques, et il doit être manié avec précaution[5] ; il peut avoir un pH inférieur à -1[6].

L'acide chlorhydrique est le principal constituant des acides gastriques. Cet acide minéral est couramment utilisé comme réactif dans l'industrie chimique. Il est essentiellement produit comme précurseur du chlorure de vinyle destiné à la fabrication du PVC. Dans l'industrie agroalimentaire, il est utilisé comme additif alimentaire et pour la production de gélatine. Son utilisation domestique, sous forme diluée, se résume à l'entretien des installations sanitaires afin d'en éliminer les dépôts de calcaire.

L'acide chlorhydrique est aussi connu sous le nom d’acide muriatique ou d’esprit de sel, et ce déjà bien avant la découverte du chlore, car il était produit au XVe siècle par Basile Valentin à partir de sel gemme NaCl et de sulfate de fer(II) FeSO4 (le « vitriol vert »), et au XVIIe siècle par l'Allemand Johann Rudolf Glauber à partir de sel de table et d'acide sulfurique H2SO4. Il aurait été découvert par l'alchimiste Jabir ibn Hayyan aux alentours de l'an 800[7]. L'acide muriatique est une espèce chimique qui a été fréquemment utilisée depuis les débuts de la chimie. Au Moyen Âge, sous le nom d'« esprit de sel » qui dénote la proximité avec le sel marin NaCl, il était utilisé par les alchimistes dans leur quête de la pierre philosophale[8] (ou acidum salis). Après Glauber, il fut ensuite encore plus communément utilisé au laboratoire de chimie, notamment au tournant du XVIIIe et XIXe siècles par des scientifiques tels que Priestley ou Davy qui contribuèrent à établir la chimie moderne.

  1. William L. Jolly, Modern Inorganic Chemistry, McGraw-Hill, 1984, p. 177
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. a b c et d Entrée « Hydrochloric acid solution » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 8 juillet 2018 (JavaScript nécessaire)
  4. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Evaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 3 : Inclassables quant à leur cancérogénicité pour l'Homme »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur monographs.iarc.fr, CIRC, (consulté le ).
  5. Présentation de HCl par le centre antipoison de Lille
  6. Kieran F. Lim, « Negative pH Does Exist », Journal of Chemical Education, vol. 83,‎ (DOI 10.1021/ed083p1465, lire en ligne)
  7. « DJĀBIR IBN ḤAYYĀN (VIIIe s.) » Accès payant, sur Universalis (consulté le )
  8. Esprit de sel, dans le Dictionnaire de l'Académie française, 1re éd., 1694