L'agrarisme ou agrarianisme est à la fois une idéologie et un mouvement social rural européen du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Il peut également être défini comme le support théorique des partisans des lois agraires, du partage des terres entre ceux qui la cultivent. Son objectif était la défense des intérêts agraires et des populations rurales, de leur place dans la société industrielle, en réponse à l'exode rural qui constitue aux yeux des agrariens une grave menace pour les campagnes[1]. De nos jours, on emploie également le terme ruralisme. Le terme d'agrarisme est véritablement apparu dans l'historiographie française en 1968 avec l'ouvrage Les Agrariens français de Méline à Pisani de Pierre Barral.
Par analogie, le terme a pu désigner, par la suite et ailleurs qu'en Europe, des mouvements sociaux ou politiques orientés vers le monde rural (voir par exemple la constitution mexicaine de 1917). On parle d'un parti « agrarien » lorsqu'il se propose de défendre les intérêts des propriétaires fonciers.
L'agrarisme désigne aussi une doctrine politique qui oriente l'activité économique d'un État vers l'agriculture et l'élevage (États agrariens depuis la sédentarisation des chasseurs-cueilleurs)[2].
L'agrarisme désigne plus généralement l'affirmation des vertus de la campagne et des valeurs rurales (responsabilité des individus, solidarité de proximité, authenticité…). Dans ce contexte, de nombreux thèmes agrariens s'inspirent des écrits des philosophes gréco-romains[3].