Alexandre Lokchine

Alexandre Lokchine
Alexandre Lokchine, par Tatiana Apraksina (1987).
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Tatyana Alisova (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Alexandre Alexandrovitch Lokchine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction

Alexandre Lazarevitch Lokchine (en russe : Александр Лазаревич Локшин ; BiïskMoscou) est un compositeur russe.

De son temps, surtout en raison de l'usage qu'il fait de textes d'origine occidentale, idéologiquement considérés comme « subversifs ou décadents », Lokchine se voit refuser la reconnaissance à la mesure de son talent. Banni deux fois de l'institution académique où il étudie et plus tard où il travaille, il reçoit cependant nombre de soutiens avisés : du pianiste et pédagogue Heinrich Neuhaus, de son professeur, le compositeur Nikolaï Miaskovski, de ses collègues Boris Tichtchenko — en privé de Chostakovitch lui-même —, d'Alfred Schnittke et des interprètes parmi les plus importants, notamment Roudolf Barchaï, Arvīds Jansons, Guennadi Rojdestvenski et Maria Yudina. Les termes de « plus grand compositeur du XXe siècle » et même le mot « génie », fusent sur la bouche de ses défenseurs…

Écarté de la tribune, il subit en outre une campagne de dénigrement sans fondement après son licenciement du conservatoire ; calomnié, son œuvre est mésestimée voire oubliée ensuite, refusée tant par les musiciens « pro-soviétiques » que les « dissidents ». Après la « présomption de culpabilité » qui pesait sur l'homme, il est difficile de considérer Lokchine à la mesure de son art ; peut-être l'œuvre comme le musicien victime de la brutalité du régime, sortira-t-elle du purgatoire ? Rarement mis au programme des concerts, aucun grand label discographique occidental n'a publié d'enregistrements du compositeur (à part un projet Lokchine par Michel Swierczewski pour le label BIS et bien sûr les archives Melodiya) : il est donc difficile de trouver sa musique. Réhabilité depuis 2002, un film documentaire sorti en 2007, rend justice publiquement à l'innocence de l'homme.

Ses œuvres sont inspirées des compositeurs qu'il admire, notamment Mahler et Berg, à partir desquels il forge son propre langage. Il compose onze symphonies, où seule la quatrième est purement instrumentales (elle a fait l'objet d'un ballet) ; les autres requièrent toutes une partie vocale. Il compose aussi un cycle de variations pour piano dédié à Maria Youdina et un autre pour Elena Kouchnerova.