Anciennes monnaies chinoises

Anciennes monnaies chinoises en forme, entre autres, de couteaux et de bêches.
Anciennes monnaies rondes chinoises (sapèques).

Les anciennes monnaies chinoises font partie des plus anciennes du monde.

Entre la fin du Néolithique et le début de l'Âge du bronze (XXIe siècle av. J.-C.), des cauris servent pour les échanges et les offrandes aux dieux. Ils sont ensuite remplacés par des copies en pierre, en coquillage ou en os. Durant la période des Printemps et Automnes (770 – 476 av. J.-C.) apparaissent des copies en bronze qui peuvent être considérées comme la première forme de monnaie chinoise. Durant la même période, les premières pièces de monnaie en métal font leur apparition. Toutefois, les premières ne sont pas rondes, mais en forme de couteaux ou de bêches.

Les premières pièces rondes connues datent de la décennie 350 av. J.-C., et, assez vite, on voit apparaître des types avec un trou carré au centre. Au début de la dynastie Qin (秦 ; pinyin : qín ; EFEO : Ts'in) (de -221 à -206), la première dynastie impériale de la Chine, l'empereur Qin Shi Huang crée une monnaie standardisée pour tout l’Empire. Les dynasties ultérieures produisent des variantes de ces pièces rondes tout au long de la période impériale. Dans un premier temps, ces pièces de monnaie ne sont utilisées que dans les régions proches de la capitale, mais au début de la dynastie Han, elles sont largement utilisées pour, par exemple, payer les taxes, les salaires et les amendes.

Les pièces chinoises anciennes sont nettement différentes des pièces produites en Occident. Elles sont en effet fabriquées en coulant du métal en fusion dans des moules, alors que les pièces de monnaie occidentales sont fabriquées en coupant et martelant un bout de métal (frappe au marteau). Avec l'évolution des techniques, les pièces occidentales finissent par être frappées, alors que les Chinois restent fidèles au métal moulé à chaud. Les pièces chinoises sont habituellement fabriquées à partir de mélanges de métaux natifs tels que le cuivre, l'étain, le plomb, ou le fer, formant le bronze ou le laiton. Contrairement à la pratique occidentale, les métaux précieux, comme l'or et l'argent, sont peu utilisés. Les ratios et la pureté des métaux utilisés pour les pièces de monnaie ont varié considérablement. La plupart des pièces chinoises possèdent un trou carré au milieu. Ce trou facilite le polissage des bords en enfilant au préalable les pièces sur une tige carrée. Au quotidien, ce trou permet d'enfiler les pièces sur des cordelettes pour former des ligatures et faciliter leur transport.

La production d'État des pièces de monnaie n'a pas toujours été centralisée et pouvait être répartie sur de nombreux sites de fabrication dans tout le pays. En dehors des pièces officiellement reconnues par l'État central, la fabrication de pièces dans le secteur privé est courante à plusieurs moments de l'histoire de la Chine. Plusieurs mesures ont été prises au fil du temps pour réduire cette production privée et la rendre illégale. Toutefois, par moments, il arrivait que l'État tolère la production privée. Qu'elles soient l’œuvre de l'État ou du secteur privé, la valeur des pièces de monnaie a fluctué tout au long de l'histoire millénaire de la Chine.

Certaines pièces ont été produites en très grand nombre. Ainsi, pendant la période des Han occidentaux, l'État produit en moyenne 220 millions de pièces par an. À côté, d'autres pièces de monnaie ont été produites de manière limitée et sont aujourd'hui extrêmement rares. Par exemple, il n'existe que six exemplaires de pièce Da Quan Wu Qian du royaume de Wu. Parfois, de grandes quantités de pièces de monnaie sont découvertes en une seule fois. Par exemple, un trésor de 4 000 pièces Tai Qing Feng Le a été découvert dans le Jiangsu, et, à Zhangpu, au Shaanxi, a été découvert un pot scellé contenant 1 000 pièces Ban Liang de différents poids et différentes tailles.