Antipub

Absence de pub à Toulouse.
Prospectus dans une boîte aux lettres.

Le terme « antipub » ou « mouvement antipub », raccourci pour antipublicitaire, est devenu une appellation médiatisée en France après des actions spectaculaires à l'encontre de l'affichage publicitaire dans le métro parisien en automne 2003.

Cependant, le mouvement antipublicitaire et les actions de contestation de la publicité ont émergé bien avant et dans le monde entier : dès 1977, en Californie, avec le Billboard Liberation Front[1], qui essaime jusqu'en Australie, (1983) ; en 1987, en France, avec les « Humains associés » et leurs campagnes d'affichage de contre-publicité humaniste, et en 1989 au Canada via le magazine Adbusters, qui promeut également des campagnes et actions antipub. De grandes associations de défense de la nature et du patrimoine, ainsi que des parcs nationaux ou des parcs naturels régionaux ont également lutté contre l'envahissement du paysage par les panneaux publicitaires.

En France, les situationnistes, dont Guy Debord, avaient déjà exprimé parmi les premiers la force du détournement de l'image, de la publicité, et les premières expérimentations pratiques eurent sans doute lieu en mai 1968. En 1984, Negativland, un groupe musical, utilise l'expression « résistance culturelle » (culture jamming) pour baptiser les détournements d'affiche. Chez les Britanniques, la casse de publicité s'appelle « subvertising » mot-valise formé de « subversion » et de « advertising » (publicité en anglais).

Comme l'analyse Naomi Klein dans son livre No Logo : « Pour un nombre croissant de jeunes activistes, le cassage de pub s'est présenté comme l'outil parfait par lequel affirmer leur désapprobation des multinationales qui leur ont si agressivement fait la chasse en tant que consommateurs, et les ont si précipitamment laissés sur le carreau en tant que travailleurs »[2].

  1. Front de libération du panneau-réclame site du Billboard Liberation Front
  2. Naomi Klein, No Logo, Actes sud, coll. « Babel », 2002, p. 428.