Art rupestre

Art rupestre préhistorique de la vallée du Côa.
Abri de Chimiachas, Espagne.
Peintures rupestres (Tajo de las Figuras, Benalup - Casas Viejas, province de Cadix).
Gravure du Valcamonica.
R'cheg Dirhem, Algérie, bubale et personnage (L : 180 cm).

L'expression « art rupestre » (du latin rupes, « roche ») désigne l'ensemble des œuvres d'art au sens large (sans appréciation esthétique) réalisées par l'Homme sur des rochers, le plus souvent en plein air. Il est parfois opposé à l'art pariétal (du latin parietalis, « relatif aux murs », art sur parois de grottes en intérieur), mais aussi à l'art mobilier (que l'on peut déplacer) et à l'art sur bloc[1]. Cette forme d'art occupe une part majeure dans l'art préhistorique. Sa pratique est restée continue jusqu'à nos jours ; elle n'est pas le fruit d'une ethnie ou d'une culture particulière, mais relativement universelle.

Le préhistorien Emmanuel Anati, coordinateur mondial pour l'Unesco du projet Wara (World Archives of Rock Art) destiné à la constitution d'une banque de données mondiales de l'art préhistorique, a recensé, en 2003, 45 millions de peintures et gravures rupestres et pariétales réparties sur 170 000 sites dans 160 pays, plus de 70 % de ces graphèmes ayant été produits par des sociétés de chasseurs-cueilleurs, tandis que moins de 30 % sont l’œuvre de pasteurs et d'agriculteurs[2]. Ce recensement est une estimation minimale (au début de 2008, ce nombre s'élève à plus de 70 millions de motifs)[3] car de nouveaux sites sont découverts chaque année[4].

  1. Marcel Otte, La Préhistoire, De Boeck Supérieur, (ISBN 9782804104467, lire en ligne), p. 191.
  2. Emmanuel Anati, Aux origines de l'art, 50 000 ans d'art préhistorique et tribal, Éditions Fayard, , p. 18 et 20.
  3. Jean-Paul Jouary, Préhistoire de la beauté. Et l'art créa l'homme, Les Impressions nouvelles, , p. 21
  4. Romain Pigeaud, « L'art rupestre : images des premiers mythes ? », Sciences Humaines, no 173,‎ , p. 24.