Bal des ardents

Miniature en couleurs représentant une salle richement décorée, avec une assistance d'apparence noble et au milieu quatre personnages enflammés qui se tordent de douleur.
Représentation du « Bal des ardents ». Miniature attribuée à Philippe de Mazerolles, tirée d'un manuscrit des Chroniques de Froissart. British Library, Harley 4380, fo 1.

Le Bal des ardents ou Bal des sauvages[1] désigne un charivari (aussi appelé momerie), sorte de bal masqué organisé le à l'hôtel Saint-Pol, à Paris, auquel participe le roi de France Charles VI, et passé à la postérité en raison de l'accident dramatique qui en résultat[Note 1]. Le spectacle tourne à la tragédie lorsque quatre membres de la noblesse périssent dans l'incendie causé par une torche apportée par Louis, duc d'Orléans, frère du roi. Seuls Charles et l'un des danseurs en réchappent. Déjà très fragile mentalement, le monarque sombre définitivement dans la folie après cet épisode.

L'événement achève de saper la crédibilité du souverain dans sa capacité à assurer le gouvernement du royaume. L'incident, qui témoigne de la décadence de la cour, suscite la colère des Parisiens qui menacent de se rebeller contre les régents et les membres les plus importants de la noblesse. L'indignation de la population contraint le roi et son frère, le duc d'Orléans, qu'un chroniqueur contemporain accuse de tentative de régicide et de sorcellerie, à faire pénitence à la suite de l’évènement.

L'épouse de Charles, Isabeau de Bavière, avait organisé le bal en l'honneur du remariage de l'une de ses dames de compagnie. Les universitaires considèrent qu'il pourrait s'agir d'un charivari traditionnel, au cours duquel les danseurs sont déguisés en sauvages, créatures mythologiques couramment associées à la démonologie, représentées au cours de la période médiévale en Europe et documentées lors des festivités de l'époque des Tudor en Angleterre.

L'événement est rapporté par plusieurs écrivains contemporains tels que Michel Pintoin et Jean Froissart, et illustré dans plusieurs enluminures, comme celles du Maître d'Antoine de Bourgogne, au XVe siècle.


Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « Note », mais aucune balise <references group="Note"/> correspondante n’a été trouvée