Bataille de Verdun

Bataille de Verdun
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Une tranchée française en 1916.
Informations générales
Date [1]
(9 mois et 27 jours)
Lieu Verdun
Issue Victoire défensive de l'armée française et échec de l'assaut allemand sur Verdun
Belligérants
Drapeau de la France France Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Commandants
Commandant en chef
Drapeau de la République française Joffre
Commandants
Drapeau de la République française Langle de Cary
(21/02 - 24/02)
Drapeau de la République française Castelnau
(24/02 - 25/02)
Drapeau de la République française Pétain
(25/02 - 19/04)
Drapeau de la République française Nivelle
(19/04 - 19/12)
Généraux notables
Drapeau de la République française Guillaumat
Drapeau de la République française Mangin
Drapeau de la République française Herr
Drapeau de la République française Hirschauer
Drapeau de la République française Paulinier
Commandant en chef
Drapeau de l'Empire allemand Falkenhayn
Généraux notables
Drapeau de l'Empire allemand Gallwitz
Drapeau de l'Empire allemand Lochow
Drapeau de l'Empire allemand Marwitz
Drapeau de l'Empire allemand Guillaume de Prusse
Drapeau de l'Empire allemand Knobelsdorf
Forces en présence
le 21 février 1916 :
1 140 000 hommes,
281 pièces d'artillerie ;
le 28 mai :
1 727 pièces d'artillerie
le 21 février 1916 :
1 250 000 hommes,
1 257 pièces d'artillerie ;
le 28 mai :
2 200 pièces d'artillerie
Pertes
163 000 morts[3]
216 000 blessés
143 000 morts
196 000 blessés[4]
Plus de 700 000 victimes (en incluant blessés et prisonniers de guerre)[2]

Première Guerre mondiale

Batailles

Attaque brusquée (21/02 - 25/02 1916) • Attaque aux ailes (03 - 04 1916) • Bataille d'usure (05 - 09 1916) • Reprise du fort de Vaux (24/10 - 03/11/1916) • Bataille de Douaumont-Vaux (24/10 1916) • Bataille de Louvemont-Bezonvaux (15/12 1916) • Bataille de la Cote 304 et le Mort-Homme (20/08 1917)


Front d'Europe de l’Ouest


Front italien


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Front du Moyen-Orient


Front africain


Bataille de l'Atlantique

Coordonnées 49° 09′ 39″ nord, 5° 23′ 18″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Verdun
Géolocalisation sur la carte : Lorraine
(Voir situation sur carte : Lorraine)
Bataille de Verdun
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(Voir situation sur carte : Meuse)
Bataille de Verdun

La bataille de Verdun est une bataille qui s'est déroulée du au dans la région de Verdun en Lorraine, durant la Première Guerre mondiale. Elle a opposé les armées française et allemande.

Conçue par le général von Falkenhayn, commandant en chef de l'armée allemande, d'après la version qu'il en donne dans ses mémoires, comme une bataille d'attrition pour « saigner à blanc l'armée française » sous un déluge d'obus dans un rapport de pertes de un pour deux, elle se révèle en fait presque aussi coûteuse pour l'attaquant : elle fait plus de 700 000 pertes (morts, disparus ou blessés), 362 000 soldats français et 337 000 allemands, une moyenne de 70 000 victimes pour chacun des dix mois de la bataille. On peut noter que selon les travaux historiques récents, notamment ceux de l'historien allemand Holger Afflerbach, l'objectif allemand était plus simplement de prendre le saillant de Verdun, la version d'une bataille d'attrition étant une justification inventée après coup par Falkenhayn pour masquer son échec.

Parallèlement, de juillet à novembre, les armées britannique et française sont engagées dans la bataille de la Somme, encore plus sanglante. De plus, du au , l'armée russe est engagée dans l'offensive Broussilov, la plus grande offensive de toute la guerre de l'armée tsariste sur le front de l'Est : elle contraint l'état-major allemand à retirer des divisions sur le front de l'Ouest pour les envoyer à l'Est, ce qui contribue à alléger la pression allemande sur Verdun.

Alors que, côté allemand, ce sont pour l'essentiel les mêmes corps d'armée qui livrent toute la bataille, l'armée française fait passer à Verdun, par rotation, 70 % de ses poilus, ce qui contribue à l'importance symbolique de cette bataille et à la renommée du général Pétain. C'est au général Nivelle, qui remplace Pétain à partir du , que revient le mérite de l'enrayement définitif de l'offensive allemande (-), puis de la reconquête de tout le terrain perdu depuis le , entre et , avec la récupération du fort de Douaumont et du fort de Vaux, aidé en cela par son subordonné le général Mangin. La bataille se termine par un retour à la situation antérieure le . Bien qu'elle n'ait pas été décisive, ses conséquences stratégiques, militaires et politiques étant mineures, la mémoire collective en a rapidement fait une victoire défensive de l'armée française, jugée a posteriori par les Allemands comme de même nature que la victoire de l'Armée rouge dans la bataille de Stalingrad.

C'est la plus longue bataille de la Première Guerre mondiale et l'une des plus dévastatrices, ce qui a donné lieu au mythe de Verdun, la « mère des batailles », une des plus inhumaines auxquelles l'homme se soit livré : l'artillerie y cause 80 % des pertes. Le discours mémoriel typique brosse le portrait de soldats dont le rôle consiste surtout à survivre — et mourir — dans les pires conditions sur un terrain transformé en enfer, tout cela pour un résultat militaire nul, ce qui en fait le symbole de la futilité de toute guerre industrielle. La violence des combats se justifie notamment par la très faible étendue du champ de bataille (quelques kilomètres carrés) où des centaines de milliers d’hommes s'affrontent jour et nuit dans des conditions apocalyptiques.

Bien que cette bataille ait montré les fautes stratégiques et tactiques des états-majors belligérants, et qu'elle ne soit pas la plus meurtrière ni la plus décisive de la Première Guerre mondiale, elle a donné lieu dans l'histoire officielle française à une mythologie sacralisant cette bataille de défense du territoire national. Verdun est devenu le lieu de mémoire par excellence de la Première Guerre mondiale alors que l'historiographie institutionnelle allemande a privilégié la construction mémorielle de la bataille de la Somme, liée au sentiment des soldats allemands d'avoir participé à une bataille défensive. Malgré ces enjeux mémoriels concurrentiels qui participent à la fabrication du « roman national » avec ses batailles et ses héros, s'est opéré un changement de « régime de mémoire » depuis les années 1970 qui se traduit dans la réconciliation franco-allemande et l'image symbolique de la poignée de main de François Mitterrand et Helmut Kohl à Douaumont en 1984. Cette évolution se traduit également dans les études historiographiques sur la Grande Guerre, qui à l’origine s’intéressaient essentiellement à la question des responsabilités et aux opérations militaires. À notre époque, elles ont replacé l’humain au centre de cette histoire et ont mis l'accent sur l'histoire des représentations à travers la culture de guerre (corps et état d'esprit des soldats de Verdun passés du statut de héros à celui de victime, vision de la bataille à l'arrière et chez les civils, survivance de la bataille dans la culture nationale)[5].

  1. La bataille de Verdun en dates sur http://memorial-verdun.fr, consulté le 20/09/2018.
  2. Alain Girardot, Histoire de Verdun, Privat, , p. 258.
  3. Jean-Noël Jeanneney, La Guerre dans tous ses états, Nouveau Monde, , p. 222.
  4. Communauté d'Agglomération du Grand Verdun, « La Bataille de Verdun », sur www.verdun.fr, (consulté le ).
  5. Jean-Jacques Becker, « L’évolution de l’historiographie de la Première Guerre mondiale », Revue historique des armées, no 242,‎ , p. 4-15.