Biblia pauperum

Page de la résurrection du Christ, de la bible des pauvres conservée à la Bnf.

La Biblia pauperum (expression latine signifiant Bible des pauvres) est un recueil manuscrit ou gravé sur bois (xylographié) d'images bibliques commentées, parfois en langue vernaculaire, populaire à la fin du Moyen Âge[1]. Un tel recueil est composé en général de 40 à 50 feuilles. Chaque feuille est structurée de manière semblable ; elle illustre une scène de la vie du Christ tirée du Nouveau Testament, mise en relation avec deux épisodes de l'Ancien Testament. Elle contient de plus les images de quatre prophètes qui commentent la scène par des paroles qui leur sont attachées par des banderoles.

Ces bibles s'adressent à un public de clercs. Par leur structure claire et uniforme, les images édifiantes doivent faciliter aux prêtres la préparation de leurs sermons. Le terme de « pauvres » n'est utilisé que tardivement et renvoie probablement aux « pauvres selon les béatitudes » (les pauperes spiritu) plutôt qu'aux « économiquement pauvres », car son coût (comme celui de tout livre) restait relativement élevé.

Une bible des pauvres se distingue d'une bible moralisée par sa taille, sa forme et son public : elle est beaucoup plus courte, et centrée sur l'image plutôt que sur le texte, alors que la bible moralisée, par son raffinement et son coût, s'adresse à la haute aristocratie.

  1. Le terme Biblia pauperum, adopté en 1769 par Karl-Heinrich Heinecken et utilisé depuis lors, correspond à ce type d'ouvrage et non à une œuvre particulière, d'après la notice de la Bnf.