Carfentanil

Carfentanil
Image illustrative de l’article Carfentanil
Structure du carfentanil
Identification
Nom UICPA 1-(2-phényléthyl)-4-[phényl(propionyl)amino]pipéridine-4-carboxylate de méthyle
Synonymes

4-carbométhoxyfentanyl

No CAS 59708-52-0
61380-27-6 (citrate)
No ECHA 100.352.183
No CE 262-748-6 (citrate)
DrugBank DB01535
PubChem 62156
9851365 (citrate)
ChEBI 61084
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C24H30N2O3  [Isomères]
Masse molaire[1] 394,506 6 ± 0,022 6 g/mol
C 73,07 %, H 7,66 %, N 7,1 %, O 12,17 %,
Écotoxicologie
DL50 3,39 mg·kg-1 (souris, oral)[2]
Données pharmacocinétiques
Demi-vie d’élim. 7,7 h[réf. souhaitée]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le carfentanil ou carfentanyl, aussi connu comme le 4-carbométhoxyfentanyl, est un opioïde synthétique à l'effet 100 fois plus intense que le fentanyl[3],[4] et 10 000 fois plus intense que la morphine[5], ce qui en fait un des opioïdes les plus puissants disponibles dans le commerce, sous l'appellation Wildnil[6]. Il est utilisé essentiellement sous forme de citrate comme anesthésique général pour la sédation des gros mammifères[7], tels que éléphants, rhinocéros, bisons, morses, ours blancsetc. Pour une chèvre sauvage, par exemple, une injection intramusculaire de 40 μg·kg-1 provoque la sédation de l'animal après 22 ± 4,3 minutes, avec une demi-vie de 5,5 heures. Les différentes espèces ont une sensibilité variable à la dépression respiratoire provoquée par le carfentanil, les plus sensibles étant les rhinocéros et les autruches ; un second produit, comme la xylazine, est généralement ajouté afin de limiter la dose de carfentanil et ainsi limiter les risques de dépression respiratoire. L'antidote spécifique du carfentanil est la diprénorphine, ou à défaut la naloxone.

Il existe un potentiel d’abus chez l'humain, pour lequel la dose létale est de l'ordre de 20 μg[5]. Les effets secondaires du carfentanil sont semblables à ceux du fentanyl, y compris les démangeaisons, la nausée et la détresse respiratoire, ce qui peut mettre en jeu le pronostic vital. L'augmentation de la vente et de l'utilisation illicites d'analogues du fentanyl en Europe de l'Est comprenait des saisies de carfentanil en Lituanie et en Lettonie[8].

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en) « Carfentanil », sur ChemIDplus.
  3. (en) Michael G. Feasel, Ariane Wohlfarth, John M. Nilles, Shaokun Pang, Robert L. Kristovich et Marilyn A. Huestis, « Metabolism of Carfentanil, an Ultra-Potent Opioid, in Human Liver Microsomes and Human Hepatocytes by High-Resolution Mass Spectrometry », The AAPS Journal, vol. 18, no 6,‎ , p. 1489–1499 (PMID 27495118, DOI 10.1208/s12248-016-9963-5, lire en ligne).
  4. (en) Emily Fitzpatrick, « Veterinary expert warns of the dangers of carfentanil », sur http://www.cbc.ca/news/, (consulté le ).
  5. a et b (en) « Comparing the lethality and potency of opioid drugs », sur https://www.bostonglobe.com/, (consulté le ).
  6. (en) « Fentanyl drug profile », sur http://www.emcdda.europa.eu/, (consulté le ).
  7. (en) V. De Vos, « Immobilisation of free-ranging wild animals using a new drug », The Veterinary Record, vol. 103, no 4,‎ , p. 64-68 (PMID 685103, DOI 10.1136/vr.103.4.64, lire en ligne).
  8. (en) Jane Mounteney, Isabelle Giraudon, Gleb Denissov et Paul Griffiths, « Fentanyls: Are we missing the signs? Highly potent and on the rise in Europe », The International Journal on Drug Policy, vol. 26, no 7,‎ , p. 626-631 (PMID 25976511, DOI 10.1016/j.drugpo.2015.04.003, lire en ligne).