Ceux des profondeurs (Deep Ones, également traduit Profonds) sont des êtres amphibies fictionnels issus de l'œuvre de l'écrivain américain Howard Phillips Lovecraft.
« Ils étaient de couleur verdâtre et avaient le ventre blanc. Leur peau semblait luisante et lisse, mais leur échine se hérissait d'écailles. Leur corps vaguement anthropoïde se terminait par une tête de poisson aux yeux saillants toujours ouverts. Sur le côté de leur cou s'ouvraient des ouïes palpitantes et leurs longues pattes étaient palmées. Ils avançaient par bonds irréguliers, tantôt sur deux pattes, tantôt sur quatre... Leur voix coassante... avait toutes les nuances d'expression dont leur visage était dépourvu. »
— H. P. Lovecraft, Le Cauchemar d'Innsmouth
Ils vivent dans des cités sous-marines et se reproduisent généralement avec des êtres humains. Cet acte horrible donne naissance à des hybrides, mi-humains, mi-profonds, habitant généralement des villages sur les côtes proches des cités sous-marines (Innsmouth dans la nouvelle lovecraftienne, ville rebaptisée Imboqua dans le film Dagon[1]).
Ceux des profondeurs vénèrent Père Dagon et Mère Hydra comme des divinités parentales au sein de l'Ordre ésotérique de Dagon, un culte mystérieux « originaire de l'Est » qui prodigue une pêche abondante aux peuplades qui s'y adonnent[2]. Dagon et Hydra représentent peut-être des entités mineures du mythe de Cthulhu[3], à moins que « Dagon » désigne obliquement Cthulhu sous couvert d'une dénomination biblique convenue[4],[5].
Les Profonds apparaissent dans Le Cauchemar d'Innsmouth, nouvelle écrite par Howard Phillips Lovecraft en 1931 et publiée en 1936. L'écrivain y développe l'histoire et les mœurs de ces créatures, sans plus les réemployer dans le reste de son œuvre, excepté dans sa nouvelle Le Monstre sur le seuil (1937) dont l'antagoniste Asenath Waite porte le nom d'une des familles notables d'Innsmouth[3], en sus d'arborer des yeux protubérants et de secréter l'odeur de poisson caractéristique des hybrides à moitié humains[6]. En outre, le protagoniste de La Maison de la sorcière (1933) se nomme Gilman, autre nom prééminent d'Innsmouth[3].
Par la suite, d'autres auteurs évoquent ou reprennent à plusieurs reprises Ceux des profondeurs dans le cadre du développement du mythe de Cthulhu, tels les écrivains August Derleth, Lin Carter et Brian Lumley[3].