Cinabre (pigment)

Vermillon
Les enfants Balbi (c. 1626), Antoine van Dyck. Le chatoiement des rouges de la petite fille, obtenu en posant un glacis de laque rouge (carmin de cochenille) sur le vermillon, tranche avec le vermillon léger des bas du petit garçon[1]

Le cinabre est un pigment de teinte rouge vermillon obtenu par broyage et lévigation (lavage) de l’espèce minérale de sulfure de mercure(II)[n 1].

À la suite des Gréco-égyptiens[2], des Chinois[3] et des Arabes, les alchimistes européens[n 2] ont commencé, à synthétiser du sulfure de mercure, à partir de soufre et de mercure. Ce cinabre de synthèse, appelé aussi vermillon, d’un rouge intense, sera employé pour enluminer les manuscrits à partir du XIe siècle.

Le cinabre naturel a été employé dès l’époque Néolithique en peinture murale à Çatal Höyük en Anatolie au VIIIe-VIIe millénaire av. J.-C. puis dans de nombreuses régions d’Eurasie et d’Amérique jusqu’à l’époque moderne. L’histoire de l’utilisation du cinabre s’est déroulée sur une dizaine de millénaires, d’un bout à l’autre de la Terre et dans des cultures dissemblables. Malgré un assemblage hétérogène de phénomènes relativement indépendants, la fonction de ces emplois peut s’organiser suivant plusieurs grandes lignes de force. La poudre d’un rouge intense du cinabre se trouve impliquée dans :

  • les rituels funéraires
  • les quêtes spirituelles de Longue vie et les recherches alchimiques
  • les usages thérapeutiques
  • la production d’œuvre d’art

Le rouge intense du cinabre est porteur de valeurs symboliques, pouvant varier selon les époques et les cultures mais s’organisant toujours autour des thèmes de l’Immortalité, de la Vie et de la Mort, du Sang et de la Majesté. D'un fonctionnement purement symbolique au Néolithique, le cinabre va ensuite s’inscrire avec l’apparition de l’écriture, dans des courants de pensée structurant comme l’alchimie et la médecine. L’usage artistique du pigment dans la peinture et la décoration ne cessera de s’affirmer, jusqu’à ce que la révolution chimique de la fin du XVIIIe siècle ne porte un coup dur sinon fatal à la dimension alchimique et médicale. Finalement la fonction artistique s'épuisera d'elle-même en raison de la prise de conscience de la toxicité du mercure.

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  3. Fabrizio Pregadio, Great Clarity: Daoism And Alchemy In Early Medieval China, Stanford University Press,


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