Colonie britannique de Chypre

Colonie britannique de Chypre

18781960

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
La colonie de Chypre en 1930.
Informations générales
Statut Protectorat puis
colonie de la Couronne
Capitale Nicosie
Langue(s) Grec chypriote, turc chypriote, anglais
Religion Catholicisme, christianisme orthodoxe et islam
Monnaie Livre chypriote
Superficie
Superficie 9 251 km²
Histoire et événements
1878 Protectorat
1960 Indépendance

Entités précédentes :

Entités suivantes :

L'île de Chypre est intégrée à l'empire colonial britannique entre 1878 et 1960, d'abord en tant que protectorat (1878-1914), puis avec le statut de colonie de la Couronne (1914-1960).

À la suite de la guerre russo-turque de 1877-1878, l'Empire ottoman autorise le Royaume-Uni à occuper et administrer sa province chypriote en échange d'un tribut annuel. Nominalement ottomane, l'île passe en réalité sous administration britannique, ce qui n'est pas pour déplaire aux habitants chrétiens, lassés de trois siècles de domination turque et satisfaits de voir disparaître le haraç (double-capitation sur les non-musulmans). D'abord bien acceptée, la présence britannique est de moins en moins bien perçue après la Première Guerre mondiale : le traité de Lausanne de 1923 fait en effet de l'île une colonie britannique, alors que la majorité chrétienne de la population espérait un rattachement à la Grèce, l'énosis (ἔνωσις).

Dans l'entre-deux-guerres, la communauté chypriote grecque revendique de plus en plus vivement l'énosis et des troubles, connus sous le nom d'« Oktovriana », éclatent dans l'île en 1931. Désireuse de conserver sa colonie, Londres réprime la révolte dans le sang et impose à l'île une terrible dictature, connue sous le nom de « Palmerokratia » (en référence au gouverneur Richmond Palmer). La colonisation britannique s'adoucit durant la Seconde Guerre mondiale lorsque l'île sert de base aux forces alliées, même si le Colonial office interdit au roi Georges II de Grèce d'établir son gouvernement en exil à Nicosie.

Après la guerre, les revendications des Chypriotes grecs prennent une nouvelle ampleur. L'Église orthodoxe est alors à la tête des partisans de l'énosis et organise, en 1950, un référendum auquel participe une majorité de la communauté de langue hellène, mais pas les Chypriotes turcs qui, à défaut d'une union avec la Turquie (ils sont alors 18 % de la population) préfèrent le statu quo. Londres continue à rejeter les demandes de la population majoritaire et une guerre d'indépendance finit par éclater dans l'île en 1955. Peu à peu, des violences inter-ethniques gréco-turques s'ajoutent à la lutte armée menée par l'Ethniki Organosis Kyprion Agoniston de Georges Grivas contre les autorités anglaises.

Finalement, des accords impliquant les nationalistes chypriotes, la Grande-Bretagne mais aussi le royaume de Grèce et la Turquie sont signés à Zurich et à Londres en 1959. Un an après, Chypre devient une république indépendante, avec à sa tête l'archevêque orthodoxe de Nicosie Makarios III assisté d'un vice-président turc, Fazıl Küçük. Sièges parlementaires, ministères et administrations sont répartis entre les deux communautés en proportion de leur poids démographique.