Un complexe argilo-humique (CAH) est une association de colloïdes de matière organique (humus) et de matière inorganique (argiles minéralogiques) chargés négativement, ainsi que d'ions minéraux chargés positivement (cations) liant l'humus et l'argile entre eux et formant les agrégats constitutifs du sol[1],[2].
Il s'agit d'un complexe adsorbant qui a la propriété de retenir des cations présents dans le sol (Mg2+, Ca2+, K+, H+, Na+, NH4+, etc.) par des interactions électrostatiques. Ces éléments chargés positivement peuvent alors attirer des anions ou groupements anioniques, notamment les phosphates PO43−. La capacité d'échange cationique[3] correspond à la somme des cations que le sol peut échanger.
Cette liaison « argile + éléments minéraux + humus» est un des nombreux phénomènes qui participent à la pédogenèse. La profondeur et l'importance de la formation des complexes varient selon la nature des argiles et de l'humus, ainsi que le type de liaison impliquée dans la formation du complexe[1]. Des facteurs environnementaux tels que le pH et le climat entrent aussi en compte[4],[5].
La floculation des colloïdes argileux et humiques forme ainsi des agrégats qui favorisent une structure aérée et la capacité de rétention en eau (stockage hydrique suffisant) du sol. Ils limitent aussi l'entraînement vers le fond du profil pédologique par les eaux d'infiltration, ou vers les eaux continentales voisines (cours d'eau, lacs) par des eaux de ruissellement, des argiles de surface (lessivage des suspensions colloïdales argileuses dispersées si les cations manquent) et des sels minéraux essentiels à la plante (lixiviation des cations), ce qui représente un facteur essentiel de la fertilité des sols[6].
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