Coroplathie

Statuette d'orant d'Ibiza en coroplathie

La coroplathie ou coroplastie est un mode de fabrication de sculptures par modelage[1], dont le résultat est, ensuite, le plus souvent, cuit (terre cuite). Le coroplaste (du grec korè, « jeune fille » et plastês, « qui forme ») étant un modeleur de figurines en terre cuite[2]. C'est une pratique très anciennement répandue : au Japon dès la période Jōmon dès le VIIe millénaire, dès le Néolithique en Orient, notamment en Mésopotamie du Nord vers le VIIème et VIème millénaire avant l'ère commune (par exemple dans les cultures de Samara, Halaf et Obeid), dans les cultures précolombiennes, en Afrique ancienne comme dans la culture Nok, en Inde et en Chine ou en Indonésie : partout où l'on trouve des terres cuites on trouve des figurines en terre cuite.

Son origine, en Occident, est proche-orientale et importée dans le bassin occidental de la mer Méditerranée par les Phéniciens. Les Étrusques la pratiquent (terres cuites du palais de Poggio Civitate à Murlo, ancêtres divinisés en statues-acrotères à large « chapeau » dits cowboy de Murlo) et son apogée est atteint entre la fin du VIe et le premier quart du Ve siècle av. J.-C. par les décors du temple de Portonaccio à Véies, et ceux des deux temples de Pyrgi.

Divers modes de fabrication ont prévalu : modelée parfois à la main, elle peut aussi être issue de moules. Dans le monde punique, elle est surtout réalisée au tour. Les fouilles du sanctuaire de Thinissut ont permis de mettre au jour une collection exceptionnelle de statues modelées au moyen de cette technique.

  1. Philippe Clérin, La sculpture : Toutes les techniques, Dessain et Tolra, , 390 p., 26 cm. (ISBN 2-04-720033-4), p. 34 et suivantes.
  2. Grand Larousse universel, Paris, Larousse, 1982-1985 (lire en ligne), « Coroplaste », p. 442.