Cryoclastie

Un rocher fragmenté par la cryoclastie, en Islande.
Paroi rocheuse à l'entrée aval de la grotte le Trou du Diable, Saint-Casimir (Québec)

La cryoclastie (du grec ancien κρύος/kruos, « froid », et κλασις/klasis, « briser, rompre ») ou gélivation, ou gélifraction, est un processus géomorphologique de météorisation des roches, provoqué par les cycles de gel et de dégel de l'eau. En passant de la phase liquide à la phase solide, le volume de l'eau augmente d'environ 9 %[1]. La glace contenue dans le réseau poreux des roches peut donc exercer des pressions disruptives importantes au sein de la masse rocheuse (de l'ordre de 15 daN/cm2).

La cryoclastie conduit à la fragmentation de la roche en débris anguleux, souvent de forme lamellaire, mais variable selon la texture de la roche (clivages cristallographiques, diaclases, plans de schistosité, foliations, microfissures). En fonction de la forme des débris, le débit des roches par la gélifraction est dit en « frites » (calcaires) ou en « rondelles » (basaltes, rhyolites). Le fragment rocheux anguleux détaché par la gélifraction est appelé gélifract.

La cryoclastie se distingue de l'haloclastie (météorisation par des cristallisations salines) et du glaciel (météorisation par des glaces).

  1. Monique Fort, François Bétard et Gilles Arnaud-Fassetta, Géomorphologie dynamique et environnement: processus et relais dans les bassins versants, Armand Colin, coll. « Collection U », (ISBN 978-2-200-24623-5).