Compris dans un sens vulgaire, le cynisme est confondu avec le scepticisme. Toutefois, le cynisme est une volonté de rébellion et de subversion contre l'ordre établi, la morale et la tradition[1]. Le scepticisme désacralise également la morale et la tradition, mais en revanche admet la nécessité sociale des apparences de moralité et de justice[2]. Dans la continuité de Diogène de Sinope, le cynique fait l'apologie de l'authenticité, tandis que le sceptique comprend l'importance de l'hypocrisie, de la tromperie et de la fraude dans la société[3]. Le profane considère le cynisme comme une attitude ou un état d'esprit caractérisé par une faible confiance dans les motifs ou les justifications apparentes d'autrui, ou un manque de foi ou d'espoir dans l'humanité. Il est parfois considéré comme une forme de lassitude fatiguée, mais aussi comme un mode de critique ou de scepticisme réaliste. De fait, le scepticisme et le cynisme sont deux façons différentes de concevoir l'immoralisme[4].
Le terme dérive originellement d'une école philosophique de la Grèce antique, dite cynique, qui rejetait toutes les conventions (qu'elles concernent la religion, la politesse, la décence ou les « bonnes manières ») et prônait la poursuite de la vertu dans un style de vie simple et détaché des objets extérieurs. Au XIXe siècle, une interprétation accentuant les aspects négatifs de cette philosophie a conduit à un nouvel usage du mot, désignant l'incrédulité envers la sincérité ou la bonté des motivations et des actions humaines. Le cynique type ne fait pas confiance à l'éthique publiquement professée, ni aux valeurs morales consensuelles, tout spécialement lorsqu'il porte en lui de hautes attentes concernant la société, les institutions et les autorités, qui restent déçues. Le cynique est un idéaliste déçu.
Cet état d'esprit se manifeste comme le résultat de la frustration, de la désillusion, et d'une confiance faible ou inexistante envers les organisations, autorités et d'autres aspects de la société. Les cyniques font preuve de rigorisme moral en tant qu'ils professent une morale alternative.
De ce fait, le terme a acquis une forte connotation péjorative et désigne généralement des personnes assumant ouvertement faire du tort à autrui pour servir leurs intérêts.