Dao de jing

Le Dao de jing (chinois simplifié : 道德经 ; chinois traditionnel : 道德經 ; pinyin : Dàodéjīng ; Wade : Tao⁴te²ching¹ ; EFEO : Tao-tö-king, « livre de la voie et de la vertu »), parfois écrit Tao te king, est un ouvrage classique chinois qui, selon la tradition, fut écrit autour de 600 av. J.-C. par Lao Tseu, le sage fondateur du taoïsme, dont l'existence historique est toutefois incertaine[1],[2]. De nombreux chercheurs modernes penchent pour une pluralité d’auteurs et de sources, une transmission tout d’abord orale et une édition progressive[3],[4]. Les plus anciens fragments connus, découverts à Guodian, remontent à 300 av. J.-C. environ[5] ; les premières versions complètes très semblables au texte actuel, provenant de Mawangdui, datent de la première moitié du IIe siècle av. J.-C.

Le Dao de jing a été classé parmi les textes taoïstes par les érudits[6] de la dynastie Han[n 1] et faisait partie des écrits sacrés des Maîtres célestes, qui divinisaient Lao Tseu. Pourtant, son lectorat n’était pas limité à un courant philosophique. Le fait que le premier à le mentionner et à le commenter soit le légiste Hanfei, et que les textes de Guodian semblent avoir été rassemblés par des confucéens[7] en témoigne.

Le Dao de jing a eu une influence considérable en Extrême-Orient et en Occident à travers ses très nombreuses interprétations et traductions. En 1988, on en recensait 250 versions en langues étrangères[8]. Il n'existe pas de conclusion définitive quant à sa signification réelle. Selon certains, ce serait un recueil d'aphorismes provenant de plusieurs auteurs où on trouve des propositions contradictoires. D'autres au contraire y voient un texte cachant une cohérence profonde sous un style allusif et elliptique. En Chine, le texte a toujours été accompagné d'un commentaire. Par l'interprétation qu'ils suggèrent, ces commentaires ont contribué autant que le texte d'origine au sens de l'ouvrage et à sa place dans la philosophie et la religion.

  1. William Boltz, “993. “Lao tzu Tao te ching.” In Early Chinese Texts: A Bibliographical Guide, ed. Michael Loewe. Berkeley: University of California, Institute of East Asian Studies. (1993) p. 270
  2. (en) Angus Graham et Kohn, Livia Kohn and Michael LaFargue, Lao-tzu and the Tao-te-ching, Albany, State University of New York Press, 1998, 1986, p. 23-41
  3. Isabelle Robinet, "Daode jing." In Fabrizio Pregadio, ed., The Encyclopedia of Taoism (London: Routledge, 2008), vol. 1, p. 321-25
  4. Tae Hyun KIM Other Laozi Parallels in the Hanfeizi: An Alternative Approach to the Textual History of the Laozi and Early Chinese Thought Sino-platonic papers 1999 mars 2010 p. 63-64
  5. (zh) Jingmen City Museum, Chu Bamboo Slips from Guodian, Pékin, Wenwu Chubanshe, , 1re éd. (ISBN 978-7-5010-1000-4, LCCN 00294178)
  6. Liu Xiang, Sima Tan, p. ex.
  7. École dite "de Simeng" (Zi Si-Mengzi), voir : Liang Tao Guodian Zhujian Yu Simeng Xuepai (The Guodian bamboo manuscripts and the Zisi-Mencian lineage) (Guoxue Yanjiu Wenku). Beijing: Zhongguo Renmin Daxue Chubanshe, 2008
  8. Michael LaFargue Lao-tzu and the Tao-te-ching, SUNY, 1998, p. 277


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