Destruction de Friesoythe

Destruction de Friesoythe
Image illustrative de l’article Destruction de Friesoythe
Les ruines de la ville de Friesoythe photographiées le 23 avril 1945.

Date 13-
Lieu Friesoythe
Type Destruction
Auteurs 4e division blindée canadienne
Ordonné par Christopher Vokes
Motif Représailles
Guerre Seconde Guerre mondiale
Coordonnées 53° 01′ 14″ nord, 7° 51′ 31″ est
Géolocalisation sur la carte : Allemagne (1937)
(Voir situation sur carte : Allemagne (1937))
Destruction de Friesoythe

La destruction de Friesoythe est un événement survenu le , lors de l'invasion de l'Allemagne par les Alliés occidentaux à la fin de la Seconde Guerre mondiale, au cours duquel des soldats canadiens rasent la petite ville de Friesoythe, en Basse-Saxe.

Le , le régiment des Argyll and Sutherland Highlanders of Canada (Princess Louise's) de la 4e division blindée canadienne s'empare de Friesoythe. Le commandant du bataillon, très populaire auprès de ses hommes, est tué par un soldat allemand au cours des combats. Cependant, une rumeur selon laquelle il aurait en fait été tué par un civil se répand rapidement. Sur la base de cette rumeur, le major-général Christopher Vokes (commandant la 4e division) ordonne la destruction complète de la ville en représailles. Aucun habitant n'est tué lors de cette destruction, puisque ceux-ci sont expulsés par les Canadiens. Une vingtaine de civils sont cependant tués les 13 et au cours des combats entre les Alliés et les Allemands. Après la destruction de Friesoythe, les ruines de la ville sont utilisées pour combler les cratères des routes des environs et les rendre praticables pour les chars canadiens.

Les événements de Friesoythe ne sont pas un cas unique au cours de la campagne d'Allemagne. Dans un contexte de frustration face à la résistance acharnée des Allemands, et de découverte des camps de concentration, les troupes alliées enfreignent de plus en plus les lois de la guerre au cours des derniers mois du conflit. Les mêmes hommes ayant rasé Friesoythe avaient déjà rasé Sögel quelques jours plus tôt, tandis que des troupes américaines et françaises se livrent également à des destructions méthodiques au même moment. Le cas de Friesoythe est cependant le plus significatif puisqu'il s'agit d'une ville de plus de 4 000 habitants avant la guerre.

La destruction de Friesoythe n'attire pas d'attention officielle et est à peine évoquée par l'histoire officielle de l'armée canadienne. Charles Stacey, l'historien officiel de l'armée canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale (présent à Friesoythe le ) qualifie cependant de crime de guerre la destruction de la ville dans ses mémoires publiés en 1982. Trois ans plus tard, Christopher Vokes dit dans ses propres mémoires qu'il n'a « pas de grands remords pour la destruction de Friesoythe ».

La destruction de Friesoythe fait écho à une vision d'un habitant de la ville, Theodor Caspar Wreesmann, considéré dans la mémoire collective d'après-guerre comme un voyant prophétique qui aurait permis de sauver des habitants en les exhortant à fuir avant que la ville soit réduite en ruines.