Diable

Miniature du XIVe siècle illustrant la description que Dante Alighieri fait de Lucifer dans la Divine Comédie (au dernier chant de l'Enfer).

Le diable (en latin : diabolus, du grec διάβολος / diábolos, issu du verbe διαβάλλω / diabállô, signifiant « celui qui divise » ou « qui désunit » ou encore « trompeur, calomniateur ») est une entité personnifiant l'esprit du mal. Les conceptions qu'on peut en avoir sont très variables et contextuelles. Il peut s'agir d'une unique entité source de la totalité du mal, Diable étant alors l'un de ses noms propres, au côté d'autres noms comme Lucifer ou Satan dans la Bible, Iblis (« le désespéré ») dans le Coranetc.. Le diable peut aussi être une entité aisément trompée par un humain un peu astucieux, dans des contes folkloriques. C'est également un nom commun désignant des personnages mythologiques malfaisants également dotés d'un nom propre comme Méphistophélès ou Belzébuth

La religion liée au culte du diable en tant qu'expression de Dieu est le satanisme. Le problème de l'existence du mal, ou du fait que le diable peut agir pour susciter le mal, est le sujet de la théodicée.

Les représentations du diable sont très variables, y compris au sein d'une même culture, traduisant la grande variété des formes du mal. L'un des aspect du mal étant le désordre cosmique, le diable brouille les frontières entre l'humain et l'animal, le masculin et le féminin, etc.[réf. souhaitée] ; il peut être purement animal (ours[1], bouc, dragon, serpent, rapaceetc.), prendre une forme humaine, ou celle d'une créature chimérique. Il est doté le plus souvent de traits hideux et repoussants, mais parfois aussi séducteurs. Il est souvent montré en train d'accomplir un acte vil (torturer, manger des enfants, forniquer, etc.) ou d'être terrassé par un esprit du bien.

L'idée d'une entité représentant la personnification du mal sous tous ses aspects et combinant les fonctions de maître de l'inframonde (l'enfer), destructeur du cosmos et responsable des pires aspects de l'humanité semble être apparue avec le monothéisme. Dans les religions antérieures, les divinités sont plutôt maîtresses d'un domaine particulier dans lequel elles président aussi bien au mal qu'au bien (à l'exemple d'Apollon qui est à la fois celui qui apporte la maladie et la guérison). L'élaboration de cette figure originale emprunte peut-être aux religions polythéistes pratiquées au Moyen-Orient.

Dans le manichéisme, le « mal » est à égalité avec le principe du « bien », l'un et l'autre correspondant à dieu. Dans la tradition judéo-chrétienne, le « mal » et le « bien » ne sont pas égaux : les anges déchus étaient des créatures de Dieu qui n'ont pas été créés mauvais mais ont chu en se voulant les égaux de Dieu et en le rejetant ; eux et leur chef appelé « le diable » tentent de répandre le mal en agissant auprès des hommes et des femmes par la tentation. Ce faisant, le diable a rejeté le bien et il est à l'origine du mal : « Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et le père du mensonge » (Jean chapitre 8 verset 44[2]).

  1. L'Ours. Histoire d'un roi déchu, Michel Pastoureau, Éditions du Seuil, janvier 2007 – (ISBN 978-2-02-021542-8) (Fiche du livre sur Le Monde des Pyrénées).
  2. « Jean 8 : 44 (Segond 1910) », sur lueur.org (consulté le ).