La dictature de Primo de Rivera est le régime politique de l'Espagne depuis le coup d’État du capitaine général de Catalogne, Miguel Primo de Rivera, le , jusqu'à la démission de ce dernier le et à son remplacement par la dictature du général Dámaso Berenguer.
En dépit de ses efforts de régénération, des progrès réalisés dans le domaine des infrastructures et de la stabilisation d'une situation politique chaotique, la dictature ne peut se maintenir après la crise politique qui décrédibilise le roi Alphonse XIII aux yeux de l'opinion publique, ouvrant le chemin à la Seconde République espagnole.
La dictature a été considérée comme « la première tentative d'institutionnalisation consciente du nationalisme autoritaire espagnol » dont l'instrument était l'Armée, fortement corporatiste et militariste[1].
Sa relation avec le fascisme, arrivé au pouvoir en Italie tout juste un an auparavant, a fait l'objet de débats historiographiques. Le spécialiste de l'extrême droite José Luis Rodríguez Jiménez estime que « le régime de Primo de Rivera n'avait pas grand-chose à voir avec le fascisme. En revanche, il cadre parfaitement avec plusieurs régimes dictatoriaux existant en Europe de l'Est, comme celui du général Metaxas en Grèce, de Milan Stojadinovic en Yougoslavie, de Pilsudski en Pologne et de Horthy en Hongrie ». Cependant, il remarque également que « ce fut l'un des premiers régimes européens à adopter certains traits du fascisme, notamment la tentative de création d'un parti unique » et « certains des ministres et propagandistes du régime, admirateurs de la figure de Mussolini, employèrent un discours proche du fascisme[2] ».