Domatie

Détail des domaties pileuses à l'aisselle de nervures de la feuille du Copalme d'Amérique. Les trichomes ont plusieurs rôles : protection permettant aux hôtes d'échapper à la prédation, abri face aux conditions défavorables, rétention de spores et pollen servant de nourriture alternative[1]
Le revers de feuilles du chêne rouge d'Amérique porte des touffes de tomentum axillaire entourant les domaties.
Un acarien Eriophyidae dans une domatie d'une feuille de camphrier.
L'acarien microscopique Eriophyes tiliae à l'abri dans des trichomes (tache jaune à gauche) de tilleul avant d'induire la formation de la galle cornue (cornes rouges).
Certains acariens de la famille des Eriophyidae induisent un erineum, développement anormal de poils feutrés sur le limbe des feuilles. Ces parasites minuscules ont un rostre qui suce le contenu de ces poils plus ou moins bruns sans percer la vacuole riche en tanins toxiques[2].

La domatie, parfois écrite domacie (du latin domus, maison) est une structure végétale spécialement adaptée (tiges enflées, stipules, pseudobulbes, poches foliaires, touffes de trichomes, tubercules, etc.) qui attire des hôtes (arthropodes, cyanobactéries du genre Nostoc), le plus souvent en échange de bénéfices réciproques (phénomène de symbiose)[3].

Cette structure est présente dans 300 familles et 2 000 espèces de plantes[4], où elle est survenue plusieurs centaines de fois au cours de leur évolution[5].

Les domaties diffèrent de la galle, qui est une excroissance tumorale induite notamment par la piqûre d'animaux parasites, car elles apparaissent sur les plantes même lorsqu'elles sont obtenues à partir de graines désinfectées, en l'absence des agents animaux incriminés. Cependant, tous les intermédiaires existent entre ces deux formations[6].

  1. (en) Rebecca A Schmidt, « Leaf structures affect predatory mites (Acari: Phytoseiidae) and biological control: a review », Experimental & applied acarology, vol. 64, no 1,‎ , p. 1-17 (DOI 10.1007/s10493-013-9730-6.)
  2. Marc-André Selosse, Les Goûts et les couleurs du monde. Une histoire naturelle des tannins, de l'écologie à la santé, Actes Sud Nature, , p. 93
  3. (en) José-Luis Costa et col, « Genetic Diversity of Nostoc Symbionts Endophytically Associated with Two Bryophyte Species », Appl Environ Microbiol, vol. 67, no 9,‎ , p. 4393–4396 (DOI 10.1128/AEM.67.9.4393-4396.2001)
  4. (en) M. Heil et D. McKey D, Protective ant-plant interactions as model systems in ecological and evolutionary research, Annual Review of Ecology, Evolution, and Systematics, n°34, 2003, p.425-453
  5. (en) Dennis J. O'Dow, Mary F. Willson M.F., « Leaf domatia and mites on Australasian plants: ecological and evolutionary implications », Biological Journal of the Linnean Society, vol. 37, no 3,‎ , p. 191-236 (DOI 10.1111/j.1095-8312.1989.tb01901.x).
  6. Théodore Monod & C. Schmitt, « Contribution à l'étude des pseudo-galles formicaires chez quelques Acacias africains », Bull Inst Franç Afrique noire, Série A, Sciences Naturelles, vol. 30,‎ , p. 953-1012.