Dopage en Russie

Flacons de sécurité pour prélèvement de dopage (BEREG-KIT)

Le dopage dans le sport en Russie fait principalement référence au système institutionnel mis en place entre 2011 et 2015 pour doper et couvrir de nombreux athlètes russes dans plusieurs grands évènements internationaux (Championnats du monde, Jeux olympiques) et progressivement mis à jour après les Jeux d'hiver à Sotchi en 2014. La Russie est le pays ayant le plus (43) de médaillés olympiques disqualifiés pour dopage, soit plus de quatre fois le total du deuxième pays. Sur la période concernée, plus d'un millier d'athlètes russes dans divers sports (été, hiver et sports paralympiques), ont bénéficié de dissimulation de cas positifs[1],[2],[3],[4],[5].

L'attention des médias commence à grandir en décembre 2014 lorsque la chaîne allemande ARD rapporte des faits qualifiés de « système de dopage d'État » en Russie, se rapprochant de celui de l'Allemagne de l'Est. L'Agence Mondiale Antidopage (AMA) publie un rapport en novembre 2015 très critique à l'égard de la Russian Anti-Doping Agency (en) (RUSADA) et de la Fédération russe d'athlétisme (ARAF)[6],[7]. En novembre 2015, l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF) suspend la Russie indéfiniment de toutes manifestations sportives internationales en raison de la généralisation du dopage. L'agence antidopage du Royaume-Uni aide ensuite l'AMA en effectuant des tests en Russie. En juin 2016, ils signalent qu'ils ne sont pas en mesure de mener à bien leur travail, déplorant des intimidations par des agents armés du Service fédéral de sécurité (FSB)[8].

Après que l'ancien directeur des laboratoires antidopage de Moscou et de Sotchi Grigory Rodchenkov, réfugié aux États-Unis, a fait des révélations détaillées concernant le programme de dopage des athlètes russes aux Jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi, l'AMA commande une enquête indépendante menée par le Professeur Richard McLaren. L'enquête de McLaren révèle des éléments de preuve corroborants, concluant dans un rapport publié en juillet 2016 que le Ministère des Sports (en) et le FSB ont mis en place un « système de sécurité sécurisé dirigé par l'État » en utilisant une « méthode de disparition des contrôles positifs » de « au moins fin 2011 à août 2015 »[9].

En réponse à ces constatations, l'AMA annonce que la RUSADA doit être considérée comme non conforme à l'égard du Code mondial antidopage et recommande que la Russie soit interdite de participer aux Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio de Janeiro[10]. Le Comité international olympique (CIO) rejette la recommandation de l'AMA et annonce qu'une décision sera prise individuellement par chaque fédération sportive[11],[12]. Le 4 août 2016, un jour avant la cérémonie d'ouverture, 270 athlètes sont admis à la compétition, tandis que 167 autres sont refusés à cause de soupçons de dopage[13]. Trois jours plus tard, le Comité international paralympique vote à l'unanimité l'interdiction pour toute l'équipe russe de participer aux Jeux paralympiques d'été de 2016, après avoir trouvé la preuve que la méthode pour faire disparaître les contrôles positifs était utilisée aux Jeux paralympiques d'hiver de 2014[14].

En février 2017, l'AMA déclare que les preuves contre de nombreuses personnes nommées dans le rapport McLaren pourraient être insuffisantes, parce que le laboratoire de Moscou a fait disparaître des prélèvements et que les autorités russes ne répondent pas aux demandes de preuves additionnelles[15]. Le CIO met de son côté en place une commission d'enquête qui parvient à apporter les preuves scientifiques de cette entreprise de dopage. À partir de novembre 2017, les sanctions de disqualification pour dopage et participation « au schéma systémique » mis en place durant les Jeux d'hiver 2014 sont prononcées par le CIO contre 43 athlètes russes (au 21 décembre 2017), annulant treize médailles dont quatre en or. Par ailleurs, le Comité olympique russe, et donc la Russie en tant que nation participante, sont suspendus des Jeux olympiques de Pyeongchang 2018.

À la suite de manipulations et d'effacements constatés dans la base de données de l'ancien laboratoire antidopage de Moscou (l'AMA avait exigé sa fourniture), l'Agence Mondiale Antidopage décide le 9 décembre 2019 d'exclure la Russie des Jeux olympiques d'été de 2020 et des Jeux olympiques d'hiver de 2022, une suspension de quatre ans qui recouvre également l'interdiction d'organiser des compétitions internationales sur son sol. Comme cela a été le cas dans les Jeux précédents, les athlètes russes pourront concourir individuellement, sous bannière neutre, sans hymne et sans drapeau[16]. Cette suspension est réduite à deux années par le Tribunal arbitral du sport.

  1. Dissimulation de cas positifs: 'Plus de 1.000 athlètes russes' impliqués
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  11. (en-US) « Decision of the IOC Executive Board concerning the participation of Russian athletes in the Olympic Games Rio 2016 », IOC, (consulté le ).
  12. (en-US) « IOC sets up 3-person panel to rule on Russian entries » [archive du ], San Diego Tribune (consulté le ).
  13. (en) « Rio 2016: 270 Russians cleared to compete at Olympic Games » [archive du ], sur BBC (consulté le ).
  14. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées IPC160807
  15. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées ITG170225
  16. L'Équipe, « La Russie exclue des Jeux Olympiques et des Championnats du monde », sur lequipe.fr, (consulté le )