Traitement | Transition de genre et hormonothérapie |
---|---|
Médicament | Réattribution sexuelle (en) et chirurgie de réattribution sexuelle |
Spécialité | Psychiatrie et psychologie |
CISP-2 | P09 |
---|---|
CIM-10 | F64, F64.8, F64.9 |
CIM-9 | 302.85 |
OMIM | 600952 |
MedlinePlus | 001527 |
MeSH | D005783 |
La dysphorie de genre constitue à la fois une condition associée aux personnes transgenres et le nom d'un diagnostic médical. Le terme est proposé pour la première fois en 1973 en alternative à la rigidité des critères de diagnostic de la typologie du transsexualisme « classique » décrite par le sexologue Harry Benjamin. Dès son origine, la dysphorie de genre décrit le malaise persistant ressenti par les personnes transgenres vis-à-vis de leurs caractéristiques sexuelles et leur genre assigné alimentant un désir intense et durable de changer ces derniers[1].
En 1980, la troisième édition du très influent manuel diagnostic (DSM) de l'Association américaine de psychiatrie (APA) inclut deux diagnostics ayant pour base une incongruence de genre entre le sexe de naissance et l'identité de genre : le transsexualisme pour les adultes et trouble de l'identité de genre pour les enfants[2]. En 1994, la quatrième édition du DSM fusionne les diagnostics précédents en celui de troubles de l'identité de genre, qui s'applique alors tant aux adultes, adolescents qu'aux enfants[3].
Dans la cinquième édition du DSM en 2013, le terme de trouble est remplacé par la notion de dysphorie, qui devient une catégorie diagnostique à part déclinée en trois versions pour les enfants, adolescents et adultes[4]. Ce changement reflète l'évolution de la terminologie clinique ainsi que la volonté de l'APA de réduire le stigma associé à la condition. Cette dernière version met en outre l'accent sur la détresse significative provoquée par la dysphorie de genre et sur le fait que celle-ci ne constitue pas un trouble mental[5]. La dépathologisation de la condition se poursuit avec la publication en juin 2018 de la version 11 de la classification médicale de l'OMS, qui catégorise l'incongruence de genre parmi les affections liées à la santé sexuelle[6],[7].
La prévalence de la dysphorie de genre varie selon les définitions, les pays et le sexe de naissance[8]. En 2012, elle était évaluée entre 0,002 à 0,014 %[9] et entre 0,5215 à 0,2562 % en 2016[8]. Si dans le passé la majorité des personnes souffrant de dysphorie de genre étaient assignées hommes à la naissance, la tendance s'est graduellement inversée depuis vingt ans[10]. Aujourd'hui, les personnes assignées femme à la naissance constituent plus de la majorité des diagnostics de dysphorie de genre (ratio de 13:10)[11].