L’esclavage en Nouvelle-France est une réalité aussi bien de la société coloniale que de certaines sociétés autochtones. Près de 4 200 Amérindiens et Africains furent des esclaves entre 1671 et 1834[1].
En 1846, François-Xavier Garneau a écrit que la décision de « l'exclusion des esclaves du Canada » par le gouvernement français « lui fait le plus grand honneur »[2]. De fait, l'esclavage resta peu fréquent au Canada sous le régime français, contrairement à la Louisiane, aux colonies anglaises ou aux Antilles. La Louisiane comptait 5 000 esclaves en 1746. Près de 51 000 esclaves amérindiens seraient passés par les Carolines au début du XVIIIe siècle. En 1710, la colonie du Maryland recensait 8 000 esclaves. En 1749, New York en recensait 10 500. Quant aux Antilles, elles auraient réuni 250 000 esclaves vers 1744[3].
Si l'économie de la Nouvelle-France n'a pas reposé sur l'esclavage, des centaines d'esclaves ont néanmoins contribué leur labeur à l'édification de la colonie. De nombreux esclaves auront été des « prises de guerre » issues de conflits entre nations autochtones ou de raids dans les colonies anglaises, mais d'autres sont nés dans les fers.