Euthanasie

À l'origine, l'euthanasie (du grec ancien εὐθανασία / euthanasía : εὖ / , « bonne », θάνατος / thánatos, « mort ») est le fait d'avoir une mort douce, qu'elle soit naturelle ou provoquée[2].

Dans une acception plus contemporaine et plus restreinte[3], l'euthanasie est décrite comme une pratique (action ou omission) visant à provoquer — particulièrement par un médecin ou sous son contrôle[4] — le décès d'un individu atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales ou physiques intolérables. L'on pense le plus souvent à l'euthanasie active, qui a des enjeux éthiques très différents, l'omission (euthanasie passive, notion plus proche de celle d'absence d'acharnement thérapeutique) étant considérée d'autant plus différemment dans les pays où elle seule est légale.

Sa pratique relevant à la fois des domaines philosophiques, bioéthiques et légaux, son contenu exact et son acceptation sont générateurs de puissants controverses, divisions et débats d'idées.

L'euthanasie est à distinguer de l'aide au suicide (ou suicide assisté).

  1. Informations lexicographiques et étymologiques d'« euthanasie » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  2. Le Trésor de la langue française[1] (TLF) la définit comme une « mort douce, de laquelle la souffrance est absente, soit naturellement, soit par l'effet d'une thérapeutique dans un sommeil provoqué » et, presque dans les mêmes termes, le Grand Robert de la langue française (GRLF) comme une « mort douce et sans souffrance, survenant naturellement ou grâce à l'emploi de substances calmantes ou stupéfiantes » ; l’Encyclopédie Hachette multimédia (EHM) rappelle que le mot « a été créé par le philosophe anglais Francis Bacon, qui estimait que le rôle du médecin était non seulement de guérir, mais d'atténuer les souffrances liées à la maladie et, lorsque la guérison était impossible, de procurer au malade une « mort douce et paisible » » ; le Petit Larousse 2007 (PL07) enfin, s'attachant plutôt à une définition légale, la donne comme l’« acte d'un médecin qui provoque la mort d'un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie », et précise qu'il est « illégal dans la plupart des pays ».
  3. « euthanasie », dictionnaire Larousse.
  4. TLF : « Fait de donner délibérément la mort à un malade (généralement incurable ou qui souffre atrocement). Euthanasie agonique » ; EHM : « Avec le développement des techniques médicales, il a pris à partir du dernier tiers du XXe siècle un sens nouveau : celui de mettre fin à la vie du patient pour lui épargner des souffrances. On distingue alors l'euthanasie active de l'euthanasie passive, selon que la mort résulte d'un acte positif du médecin ou de l'absence de recours à des thérapeutiques qui auraient pu prolonger la vie » ; PL07 : « Euthanasie passive : acte d'un médecin qui laisse venir la mort d'un malade incurable sans acharnement thérapeutique » ; GRLF : « Usage des procédés qui permettent de hâter ou de provoquer la mort pour délivrer un malade incurable de souffrances extrêmes, ou pour tout motif d'ordre éthique ».