Exode rural

Taudis à Amsterdam, en 1925.

L’exode rural, ou déruralisation ou migration rurale (expression privilégiée par certains historiens et géographes)[1], désigne le déplacement durable de populations quittant les zones rurales pour aller s'implanter dans des zones urbaines, où se situent les nouveaux emplois tertiaires et industriels[2].

Cette forme de migration est observée tout au long de l'histoire humaine et se déroule aujourd'hui encore à l'échelle planétaire selon une intensité et des modalités diverses.

En Europe, l'exode rural fait souvent référence aux déplacements de population qui se produisent à l’époque de la révolution industrielle, soit dès le XVIIIe siècle en Grande-Bretagne, et à partir du XIXe siècle dans de nombreux pays comme l’Allemagne puis la France ; mais de timides exodes ruraux eurent lieu dès le XIe siècle et pendant la Renaissance du XIIe siècle, en même temps que le développement de l'urbanisation, l'apparition de la bourgeoisie et la fondation des premières universités.

L'exode rural alimente de façon significative :

  • une phase d’industrialisation avec la disponibilité d'une main-d'œuvre importante embauchée dans les ateliers et les usines ;
  • le mouvement d'urbanisation avec le développement des faubourgs des villes.

Ces afflux de personnes seront plus ou moins bien intégrés dans les cadres sociaux existants. Sur le marché du travail, par exemple, c'est l'apparition du prolétariat urbain qui contribue à faire émerger la question sociale.

Ultérieurement, dans la seconde moitié du XXe siècle, l’exode rural affecte les pays en développement.

Dans certains pays, des tendances récentes se font jour qui montrent un tassement sinon une inversion du phénomène : ainsi en France où, entre 1999 et 2007, la population rurale a augmenté de 9 % quand celle des villes ne progressait de 4,6 %[3]. En 2011, un citadin sur quatre, âgé de 25 à 49 ans, déclarait, dans un sondage Ipsos, vouloir quitter sa ville pour un village. Un choix de vie aussi bien porté par l'envie de prendre un nouveau départ (pour 38 % des sondés) que par le souhait de retrouver ses racines (25 %) ou de vivre dans une région que l'on aime (24 %).

  1. Éric Alary, L'Histoire des paysans français, Perrin, , p. 87.
  2. Emmanuel Melmoux, David Mitzinmacker, Lexique d'histoire géographie, Paris, Nathan, , 239 p. (ISBN 9-782091-845364), p. 118
  3. GEO no 396 de février 2012 p. 44-45.