Fabrication des sabres japonais

La fabrication d’un sabre japonais prend un peu plus d’un mois : un mois de forge et une semaine de polissage.

La lame du sabre japonais est traditionnellement forgée à partir d’un acier brut (tamahagane) transformé en acier composite : le massiot d’acier. Celui-ci est naturellement composé de deux nuances et il est brisé en petits morceaux qui sont triés en fonction de leur dureté. Les morceaux durs (hadagane ou kawagane) contiennent plus de carbone et sont utilisés pour l’enveloppe tandis que les morceaux plus tendres (shingane) sont utilisés pour le noyau.

Lors de la fabrication d’un sabre ou d’une épée, le problème principal du forgeron est de maintenir l’équilibre entre la capacité de coupe et la solidité. En effet, un sabre coupant signifie souvent qu’il est fragile car plus un acier est dur (qualité nécessaire pour un bon aiguisage), plus il est cassant. D’un autre côté, une lame souple risque de ne pas couper correctement. Le sabre japonais a résolu ce problème avec élégance car chaque détail de la technique de forge participe à l’équilibre de la lame.

À cause du secret qui entourait les techniques de fabrication des sabres, et donc de l'existence de très peu d'informations sur les anciennes méthodes de fabrication, il est improbable que l'on puisse un jour déterminer avec certitude comment ces techniques sont nées. Cependant, en observant les sabres antiques ainsi que les armes du très court âge du bronze japonais, il apparaît clairement que les Japonais ont appris à fabriquer l'acier à partir des Chinois et ont ensuite trouvé des moyens de contrôler les types d'acier contenus dans chaque section de la lame.