Falaise

Falaises, aspects au XIXe siècle, assiette peinte par Anna Weyersberg, 1887.
Falaise calcaire avec des écoulements dans des fractures et des niches de décrochement dont les oxydes de fer colorant en brun ces anfractuosités sont les témoins.

En géographie et en géomorphologie, une falaise est, selon la définition proposée par le géographe André Guilcher[1] et communément admise dans la littérature[2], un escarpement en pente forte (entre 15 ° et le surplomb) et de hauteur variable, non couvert de végétation, créé par l'érosion marine le long d'une côte (le sens spécialisé se distingue donc du sens usuel, dans lequel le mot falaise s'applique à n'importe quel escarpement rocheux, y compris loin du littoral) et dont le pied se raccorde ordinairement à une plateforme d'érosion.

La côte rocheuse, qui peut être en pente douce, se distingue de la falaise, cette dernière n'étant pas spécifiquement constituée d'une roche cohérente (par exemple dune littorale, dune perchée). Il ne faut ainsi pas confondre la vraie falaise et la fausse falaise (côte rocheuse au versant à pente convexe uniquement façonnées à la base par la mer, côte de submersion avec la mer baignant d'anciens flancs de collines ou de montagnes partiellement recouverts par les eaux, versant d'une falaise dont le modelé est uniquement continental, voire la partie d'une falaise éboulée en masse tombée à son pied).

Une falaise plongeante (versant des fjords, calanques, avec ou sans encoche basale) qui résulte généralement de l'ennoiement récent d'un abrupt tectonique ou continental, n'a pas de plate-forme d'abrasion car elle disparaît rapidement sous la mer[3].

Les géomorphologues distinguent les microfalaises (taille décimétrique), les falaises basses (hauteur inférieure à deux mètres), les falaises moyennes (entre deux et dix mètres), les falaises hautes (plus de dix mètres) et les mégafalaises (falaises géantes dépassant les 500 m de hauteur)[4]. Les plus hautes au monde sont les Kahiwa Falls (en) sur l'île hawaïenne de Molokai, et font en moyenne 660 m de hauteur. À Umilehi Point, elles atteignent 1 005 m au-dessus de l'océan Pacifique. Toutefois, dans l'archipel Crozet, le mont Lesquin culmine à 1 012 mètres sur la côte sud de l'île de l'Est, et présente une paroi verticale tombant de la totalité de cette hauteur dans l'océan Indien.

Au pied des falaises se trouvent généralement les restes de leurs écroulements progressifs, sous la forme d'amas de roches. L'importance de ces amas dépend souvent de la sensibilité de la roche à l'érosion. La base de la falaise est constituée par le terme de la progression de la plateforme d'érosion et le plus souvent par une encoche de sapement, rarement nette. Dans le cas d'inégalités de résistance de la roche, et surtout quand ces inégalités sont disposées verticalement (bancs sédimentaires redressés à la verticale, mylonites, filons), le sapement différentiel à la base des falaises est à l'origine de la formation de grottes littorales (dont l'entrée est encadrée de piliers de roches dures ou saines) qui marquent la limite des déplacements du matériel abrasif.

Lorsqu'une falaise n'est plus du tout en contact avec l'eau par des sédiments ou à la suite d'une baisse locale du niveau de la mer, on parle de falaise morte ou de falaise fossile. Dans le cas contraire, on parle de falaise vive[5].

  1. André Guilcher, Morphologie littorale et sous-marine, Presses universitaires de France, , p. 42
  2. Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer, La gestion du trait de côte, Éditions Quae, (lire en ligne), p. 4
  3. Falaise sur larousse.fr
  4. Jean-Jacques Delannoy, Philip Deline, René Lhénaff, Géographie physique : aspects et dynamique du géosystème terrestre, De Boeck Superieur, , p. 659.
  5. « Le recul de la falaise », sur ecoledelasalle.free.fr (consulté le )