Ferdinand VII (en espagnol : Fernando VII), né le à Madrid et mort le dans la même ville, est roi d'Espagne entre mars et , puis à nouveau de 1814 à sa mort en 1833.
Fils aîné du roi Charles IV et de Marie-Louise de Bourbon-Parme, il détrôna son père[1] lors du soulèvement d'Aranjuez en , puis régna pendant deux mois avant d'être à son tour contraint à l'abdication en mai 1808 lors de l'entrevue de Bayonne. Il passa toute la guerre d'indépendance prisonnier à Valençay, tout en restant reconnu par diverses juntes, le conseil de régence et les Cortes de Cadix, comme roi légitime d'Espagne. Napoléon Ier lui rendit le trône d'Espagne en par le traité de Valençay après la déroute des armées napoléoniennes et l'expulsion de Joseph Bonaparte en juin 1813 (bataille de Vitoria).
À son retour sur le trône en 1814, il jouit d'une confiance et d'une popularité inégalée auprès des Espagnols. Cependant, le Désiré se révèle très vite être un souverain absolutiste et est considéré par ses sujets comme peu scrupuleux, revanchard et un traître à la Constitution[2]. Entre 1814 et 1820, il rétablit l'absolutisme, déclare illégale la Constitution de Cadix, et poursuit les libéraux. Après six années de guerre, le pays et son économie sont dévastés, et les différents gouvernements de Ferdinand ne parviennent pas à redresser la situation.
En 1820, un coup d'État militaire déboucha sur le Triennat libéral. Pendant cette période de trois ans, on rétablit la constitution et les décrets de Cadix et on mena le troisième désamortissement. Tandis que les libéraux modérés étaient peu à peu débordés par de plus extrémistes, le roi, qui feignait de respecter le régime constitutionnel, conspirait pour rétablir l'absolutisme, ce à quoi il parvint après l'expédition d'Espagne de 1823 menée par la France de Louis XVIII. C’est également durant cette période qu’en 1822, après le refus de Ferdinand d'occuper le trône mexicain nouvellement établi, l'Empire mexicain est proclamé, avec le général Iturbide comme empereur constitutionnel sous le nom d’Augustin Ier.
La dernière période de son règne se caractérisa par une répression féroce, accompagnée d'une politique absolutiste modérée (la reine Marie-Christine, épousée en quatrièmes noces en 1829 et mère de ses deux filles Isabelle et Louise-Fernande, étant quelque peu libérale), qui provoqua un profond mécontentement dans les cercles absolutistes regroupés autour de l'infant Charles de Bourbon, frère de Ferdinand. À la mort de Ferdinand en 1833, sa fille aînée âgée de deux ans, Isabelle II, monta sur le trône sans être reconnue par son oncle l'infant Charles, ce qui déclencha la crise de succession d'Espagne.
À cause de son caractère et sa gestion des affaires du pays, il est fréquemment considéré comme le pire souverain de l’histoire de l’Espagne moderne[3],[4].
.« Fernando VII es el peor de los reyes que hemos tenido los españoles en nuestro largo caminar en este mundo. »