Filon

Bloc-diagramme schématique, modélisant les différents types d'intrusions.
2. et 4. Intrusion traversant les couches géologiques : filon de type dyke.
5. Intrusion respectant les lignes de forces de l'encaissant sans déformation : sill.

Un filon (de l'italien filone, augmentatif de filo, « fil ») est une lame de roche, épaisse de quelques centimètres à quelques mètres, recoupant l'encaissant (ce qui le distingue du sill, du laccolite ou du lopolite) et correspondant le plus souvent au remplissage d'un joint de stratification ou d'une fracture (faille, diaclase) par des roches magmatiques (pegmatites[1], aplites[2], basalte…), sédimentaires ou par des dépôts hydrothermaux (quartz, micas, minerais…)[3]. Lorsque ce remplissage correspond à la précipitation de minéraux sans valeur (calcite, quartz) ou de matériaux d'intérêt économique (minerais métalliques), le filon est appelé veine.

Les roches présentes sont d'origine, soit magmatique (pegmatite dont les failles de retrait dues à son refroidissement sont remplies par un magma tardif), soit métamorphique après remaniement de l'encaissant lui-même. Quand il s'agit d'un filon de roches magmatiques (basaltes, notamment) de plusieurs mètres d'épaisseur, on utilise plutôt le mot anglais dyke (ou son équivalent américain, dike)[4]. Un filon avec une épaisseur comprises entre 0,1 et 10 cm est appelé filonet, écrit aussi filonnet[5]. Les terrains encaissant le filon sont les épontes (les parois latérales sont connues sous le nom de salbande, et lorsque le filon n'est pas vertical deux termes de mineur désignent la paroi supérieure et inférieure : le toit et le mur), la caisse filonienne est le remplissage du filon compris entre les épontes (caisse minéralisée ou caisse stérile selon le type de remplissage)[5].

Le remplissage d'un filon à la texture microgrenue contient le plus souvent des substances utiles (métaux, minéraux).

L'appellation roche filonienne est un peu un abus de langage, il s'agit juste de roches présentes dans un filon. L'appellation roche hypovolcanique ou hypovolcanite est plus juste. Elle fait référence à une roche magmatique qui monte à proximité (quelques dizaines ou centaines de mètres) de la surface, sous forme de filon ou de sill, mais ne l'atteint pas. Elle correspond aussi à une roche périplutonique (mise en place en périphérie de pluton). Ce type roche, à structure microgrenue le plus souvent, est aussi nommée roche de semi-profondeur[6].

  1. Roches issues d'un bain silicaté riche en eau dissoute, ce qui favorise la diffusion des ions dans le magma et la formation de cristaux peu nombreux mais de grande taille.
  2. Roches avec des cristaux de petite taille, sans doute dues à une cristallisation rapide en raison du refroidissement rapide dans un filon étroit.
  3. Alain Foucault, Jean-François Raoult, Dictionnaire de Géologie, Dunod, , p. 138.
  4. Alain Foucault, Jean-François Raoult,, Dictionnaire de Géologie, Dunod, , p. 114.
  5. a et b (en) P.C. Rickwood, « The anatomy of a dyke and the determination of propagation and magma flow directions », dans Parker, Rickwood and Tucker (eds), Mafic Dykes and Emplacement Mechanisms, A.A. Balkema, , p. 81–100
  6. Alain Foucault, Jean-François Raoult, Dictionnaire de Géologie, Dunod, (lire en ligne), p. 181.