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Le formalisme, du latinforma, « forme », est un concept esthétique. Il désigne :
les mouvements littéraires et artistiques mettant l'accent sur « la forme plutôt que sur le fond » (par exemple dans la doctrine de l'art pour l'art). En musique, certaines écoles stylistiques se sont appuyées plutôt sur des formes prédéfinies alors que d'autres créaient un style musical plus personnel à partir même du matériau sonore (voir notamment la controverse entre sérialistes et spectraux) ;
une adhésion excessive aux formes artistiques en opposition au naturalisme ou au réalisme (connotation péjorative) ;
par extension, l'adoption de formes abstraites, éloignées de leur sujet réel, dans d'autres disciplines ;
en linguistique, une approche théorique considérant le langage comme un système de formes plutôt qu'une matière propre. Cette approche a été popularisée par le groupe des formalistes russes et a largement inspiré le structuralisme.
Réfléchissant sur la révolte de l'artiste contre le réel, Albert Camus a montré que si le refus du réel est total, « la réalité est expulsée dans son entier et nous obtenons des œuvres purement formelles. » Or, « aucun art ne peut refuser absolument le réel... Le formalisme peut parvenir à se vider de plus en plus de contenu réel, mais une limite l'attend toujours... Le vrai formalisme est silence. De même, le réalisme ne peut se passer d'un minimum d'interprétation et d'arbitraire »[1].
Selon Klages, le formalisme est « la pensée par signes purs[2]. » Cette définition, au début du XXe siècle, anticipe la meilleure illustration du langage formaliste, la programmation informatique, dont les termes récurrents, protocoles, commandes, routines, séquences, n'admettent aucune approximation.