La futurologie est un domaine interdisciplinaire qui agrège des données classées par des méthodes tant empiriques que logiques, en vue d'analyser des tendances et d'esquisser des scénarios plausibles de l’avenir. Elle examine les sources, les desseins et causes de changement et de stabilité pour formuler des prédictions. La futurologie est censée procéder à partir des données technologiques, économiques ou sociales du passé et du présent, et affirme se fonder sur des techniques (simulation, statistique) et des modèles scientifiques (science des systèmes, écologie).
H.G. Wells parlait en 1932 d’anticipation (foresight[1]), mais les encyclopédies emploient plus volontiers le terme de « futurologie », définie comme l'« étude du futur »[2]. Sous l'influence de l'anglais (futures research), le terme tend avec difficulté à remplacer celui de « prospective » en France.
Le terme a été forgé au milieu des années 1940 par l'universitaire allemand Ossip K. Flechtheim, qui la définissait alors comme une branche de la théorie des probabilités ; mais, les instituts de prospective ayant critiqué la capacité du diagnostic et des probabilités dans l'inventaire des possibles, cette acception a été supplantée au cours des décennies suivantes par celle d'analyse des futurs plausibles ou probables[3].
« Le père fondateur de la prospective moderne, s'il faut en nommer un, serait sans doute un aimable professeur allemand qui, dès le milieu des années 1940, s'est mis à parler et écrire sur ce qu'il appelait « futurologie » (…) Flechtheim estimait que l'Université doit enseigner à penser le futur. Dans cet essai, il évoque la futurologie comme une nouvelle science. Même si la prospective ne faisait que dévoiler l'inévitable, disait-il, elle aurait une valeur essentielle. »
— Alvin Toffler, The Futurists[4] (1972)