GOU

Groupe d'officiers unis
GOU
Image illustrative de l’article GOU

Idéologie Nationalisme argentin
Militarisme
Neutralisme
Factions:
Pro-Axe
Objectifs Renversement du président Ramón Castillo
Statut Inactif
Fondation
Date de formation Mars 1943
Pays d'origine Drapeau de l'Argentine Argentine
Fondé par Miguel Á. Montes
Urbano de la Vega
Juan Perón
Date de dissolution Février 1944
Actions
Zone d'opération Buenos Aires
Organisation
Chefs principaux Pedro Pablo Ramírez
Edelmiro Julián Farrell
Arturo Rawson
Juan Domingo Perón
Domingo Mercante
Fait partie de Forces armées argentines
Révolution de 1943
Le général Juan Domingo Perón, figure éminente du GOU.

Le GOU[note 1], abréviation de Grupo de Oficiales Unidos (Groupe d’officiers unis)[note 2] ou Grupo Obra de Unificación (Groupe Œuvre d’unification)[note 3], était une loge ou organisation militaire secrète[1] argentine de tendance nationaliste, fondée le 10 mars 1943 au sein de l’armée de terre argentine. Cette même année, le groupe fut le principal moteur derrière le coup d’État exécuté le 4 juin contre le président Ramón Castillo, qui mit fin à la période dite Décennie infâme et porta au pouvoir un gouvernement militaire qui dirigera le pays jusqu’en février 1946, avec pour objectif initial de maintenir la neutralité de l’Argentine pendant la Seconde Guerre mondiale et d’éviter que les revendications historiques du mouvement ouvrier argentin puissent se concrétiser politiquement.

L’irruption de cette loge militaire secrète dans la politique nationale argentine durant les premières années de la décennie 1940 « fut l’expression palpable de la crise organique qui secouait la société semicoloniale ; elle marqua la fin d’une époque et signala le début d’une autre, portée par les forces sociales émergentes qui s’étaient développées au long des années 1930, et qui ne pouvaient s’intégrer dans le cadre défini par la vieille république oligarchique »[2]. Le GOU, dont Juan Perón était l’un des membres les plus éminents, allait ensuite jouer un rôle central dans les premiers mois du gouvernement militaire issu du soulèvement du 4 juin 1943.

La loge fut dissoute en février 1944, par décision de Farrell et Perón, nouveaux hommes forts du régime, au moment où le pouvoir militaire s’était doté de toutes les caractéristiques d’un régime d’exception (prédominance absolue de l’organe exécutif, contrôle strict des partis politiques, des syndicats, de l’université, de la presse, de l’Église etc.), et au moment où les tensions d’une société ainsi obturée, se concentrant sur le noyau gouvernemental, avaient atteint leur point culminant. Le GOU s’était fortement polarisé selon deux lignes de fracture : l’opportunité ou non d’entrer en guerre aux côtés des Alliés, et la politique sociale menée par Perón en association avec les syndicats et qui se heurta à la frange conservatrice de la loge. La décision prise fin mars 1945 par le pouvoir militaire de signer l’acte de Chapultepec et la déclaration de guerre contre les puissances de l'Axe qui s’ensuivit consommèrent la rupture au sommet du pouvoir argentin[2].


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  1. (es) Robert Potash, El ejército y la política en la Argentina (I), Buenos Aires, Hyspamérica, (ISBN 978-950-31-5357-4), p. 266, 267

    « [...] il est essentiel d’examiner le rôle de certains individus et du GOU, la société militaire secrète, [...] qui s’attelèrent à la tâche de créer une loge qui favoriserait l’unité dans leurs rangs. »

  2. a et b (es) Osvaldo Calello, « Al Filo de Dos Épocas », Socialismo Latinoamericano, no 0,‎ (lire en ligne, consulté le ).