Gaule

Carte de la Gaule avant la Guerre des Gaules selon l'interprétation de Gustav Droysen (1886)[1] d'après les peuples définis par Posidonios d'Apamée et Jules César : les Belges (en orange), les Aquitains (en rouge), la Gaule celtique (en vert) et la Gaule narbonnaise (en jaune).

La Gaule (en latin : Gallia) était une région historique de l'Europe de l'Ouest, peuplée majoritairement lors de la conquête romaine, par les Celtes (appelés Gaulois par les Romains), les Belges, les Aquitains[2], les Ligures et les Ibères, correspondant approximativement actuellement à la France, le Luxembourg, la Belgique, la majeure partie de la Suisse, le nord de l'Italie, ainsi que des régions des Pays-Bas et d'Allemagne situées sur la rive ouest du Rhin. Les frontières exactes de la Gaule, signalées par César (le Rhin et une partie du Rhône à l'est, les Alpes au sud, les Pyrénées au sud-ouest, l'Atlantique à l'ouest), ont varié au fil du temps en raison des conquêtes, des migrations, des changements politiques et de la conception des Gaulois d'un espace qui leur était commun[3],[4].

Le pluriel s'emploit dans l'expression "Guerre des Gaules" de Jules César: la Gaule belgique (Gallia Belgica en latin), aussi écrite « Gaule Belgique », la Gaule aquitaine, la Gaule lyonnaise et la Gaule narbonnaise sont les quatre provinces créées par Auguste au début de son principat à partir des conquêtes effectuées par Jules César en Gaule entre 58 et 51/50 av. J.-C. Cependant, "la Gaule" au singulier est une pure invention de César voulant que sa conquête soit perçue comme un ensemble homogène.

Archéologiquement, les Gaulois étaient porteurs des cultures de Hallstatt (en partie) et de la Tène, qui s'étendaient à travers toute la Gaule, ainsi qu'à l'est de la Rhérie, le Norique, la Pannonie et le sud-ouest de la Germanie du Ve siècle av. J.-C. au Ier siècle av. J.-C. La Gaule tomba sous domination romaine au cours d'une période allant du IIe siècle av. J.-C. au Ier siècle av. J.-C. : la Gaule Cisalpine fut conquise en -203 et la Gaule narbonnaise en -123. La Gaule fut envahie après -120 par les Cimbres et les Teutons, qui furent à leur tour vaincus par les Romains en -103. Jules César conquit finalement les parties restantes de la Gaule (qu'il considère comme divisée en trois parties : Gallia Celtica, Belgica et Aquitania) dans ses campagnes de -58 à -51. Quant à l'Aquitaine césarienne, elle se différencie du reste de la Gaule par son assise linguistique basque-aquitaine[5].

La Gaule romaine a duré au moins jusqu'à ce que le dernier État croupion romain, le domaine de Soissons, ne tombe aux mains des Francs en 486, et éventuellement jusqu'au Traité de Verdun en 843, date à laquelle on évoque pour la première fois la Francie occidentale qui deviendra plus tard la France. Alors que les Gaulois celtiques avaient perdu leurs identités et leurs langues originelles depuis les conquêtes romaines et ensuite durant l'Antiquité tardive, devenant progressivement et relativement amalgamés en une culture gallo-romaine, Gallia est resté le nom conventionnel du territoire tout au long du haut Moyen Âge, jusqu'à ce que la Gaule Belgique acquière une nouvelle identité en tant que royaume de France capétien dans la haute période médiévale. De nos jours, Gallia reste un nom de la France dans le grec moderne (Γαλλία) et le latin moderne (à côté des alternatives Francia et Francogallia).

  1. Gustav Droysens Allgemeiner historischer Handatlas in 96 Karten mit erläuterndem Text Bielefeld [u.a.]: Velhagen & Klasing 1886, S. 16
  2. CNRS, Qui était vraiment les gaulois ?, https://lejournal.cnrs.fr/articles/qui-etaient-vraiment-les-gaulois
  3. Raymond Chevallier, Actes du colloque « Frontières en Gaule », Université de Tours, , p. 7-32
  4. Jean-Louis Brunaux, « La Gaule est-elle la France ? », dans Nos ancêtres les Gaulois, Le Seuil, , p. 23-43
  5. Linguistique et peuplement en Aquitania par Joaquín Gorrochategui