Grand Reich germanique

Les frontières du « Grand Reich germanique » telles que planifiées selon le Generalplan Ost (conquête d'un espace vital pour le Reich allemand national-socialiste en Europe centrale et orientale)[1].

Le Grand Reich germanique (en allemand : Großgermanisches Reich ; en anglais, Greater Germanic Reich ou GGR), en forme longue le Grand Reich germanique de la Nation allemande (en allemand : Großgermanisches Reich Deutscher Nation) est le nom officiel de l’entité politique que le régime national-socialiste du Troisième Reich tenta de créer en Europe entre 1938 et 1945, notamment durant la Seconde Guerre mondiale[2]. Dans Mein Kampf, Adolf Hitler mentionne également un futur État germanique de la Nation allemande (en allemand : Germanischer Staat Deutscher Nation)[3].

Dépassant le cadre du pangermanisme conventionnel, le Grand Reich germanique devait à terme remplacer le (Grand) Reich allemand en réunissant non seulement les territoires peuplés d'Allemands et/ou de germanophones mais également les territoires peuplés de groupes ethno-linguistiquement germaniques. Ainsi, d'un point de vue géographique, ce Grand Reich territorialement très étendu incluait notamment :

Concernant la définition territoriale et géographique de ce Grand Reich germanique, les contours changèrent progressivement au fil du temps et des événements.

Ainsi, dans un premier temps, entre la signature du pacte germano-soviétique () et l’invasion de l’URSS par les forces allemandes (), la politique nationale-socialiste du Lebensraum n'incluait nullement au sein du Grand Reich les territoires se situant dans la sphère d'influence soviétique et préféra alors se concentrer sur la Scandinavie, l'actuel Benelux et l'Alsace-Lorraine (avril-). En outre, à terme, Hitler ambitionnait de donner au Grand Reich les mêmes frontières occidentales que celles du Saint-Empire romain germanique. Cela ne signifiait ni plus ni moins que l'annexion, en plus de celles des territoires cités plus haut, de la Wallonie, de la Suisse romande et de larges portions du Nord et de l’Est de la France[5].

Néanmoins, il est à noter qu'il exista deux exceptions germaniques à la volonté d'extension du Grand Reich : le Royaume-Uni et le Tyrol du Sud. De cette manière, il n’était pas prévu par les nazis de soumettre le Royaume-Uni au joug allemand, mais au contraire d’en faire un allié et un partenaire maritime du Reich[6], tandis que le Tyrol du Sud, pourtant peuplé d’Allemands, devait demeurer une région italienne.

Ensuite, dans un second temps, à partir de , la politique nationale-socialiste du Lebensraum prévoyait de surcroît une vaste expansion du Grand Reich vers l’Est et les immensités russes, repoussant ainsi sa frontière orientale jusqu’aux montagnes de l’Oural[7],[8].

  1. (en) « Utopia: The 'Greater Germanic Reich of the German Nation' », Institut d'histoire contemporaine, München - Berlin, .
  2. Elvert 1999, p. 325.
  3. DHM - Mein Kampf (http://www.dhm.de/lemo/html/nazi/innenpolitik/meinkampf/).
  4. Rich, 1974, p. 401-402.
  5. Williams, 2005, p. 209.
  6. Strobl, 2000, p. 202-208.
  7. (en) André Mineau, Operation Barbarossa : Ideology and Ethics Against Human Dignity, Rodopi, 2004, p. 36.
  8. Rolf Dieter Müller, Gerd R. Ueberschär, Hitler's War in the East, 1941-1945 : A Critical Assessment, Berghahn Books, 2009, p. 89.