Le grand bombardement tardif (GBT) est une période théorique de l'histoire du Système solaire s'étendant d'il y a 4,1 à 3,9 milliards d'années environ, durant laquelle se serait produite une notable augmentation des impacts météoriques ou cométaires sur les planètes telluriques[1]. Son existence a été suggérée à la suite de la datation des roches lunaires, rapportées par les missions du programme Apollo, qui ont atteint la Lune, et qui indiquent que ses sols ont un âge d'environ 4 milliards d'années[2], soit plusieurs centaines de millions d'années de moins que le Système solaire lui-même. L'existence d'une période de bombardement intense précédée d'une phase de calme est aujourd'hui remise en cause[3],[4],[5].
La reprise du bombardement après une période de calme relatif surprit la communauté scientifique, qui pensait alors que l'intensité du bombardement des planètes par les corps de plus petite taille allait en décroissant après la formation du Système solaire. Plusieurs scénarios furent élaborés pour produire un événement astronomique notable qui a pu causer une reprise de ce bombardement sur la Lune, et plus largement, l'ensemble du Système solaire interne, plusieurs centaines de millions d'années après sa formation. Le modèle de Nice, qui présente un scénario convaincant de la formation du Système solaire[6], explique ce grand bombardement tardif par la migration des planètes géantes (Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune), qui aurait produit diverses résonances, conduisant à déstabiliser les ceintures d'astéroïdes existant à cette période.