La guerre chez les Mayas de l'époque mésoaméricaine est un sujet d'étude mayaniste qui a fait l'objet d'une révision radicale au cours des dernières décennies. Au milieu du XXe siècle, les spécialistes de la société maya classique, tels que John Eric Thompson ou Sylvanus Morley, estimaient que les Mayas étaient de paisibles agriculteurs pacifiquement gouvernés par des prêtres-astronomes[1]. La découverte des fresques de Bonampak en 1946 contribua à ébranler ces certitudes.
Le déchiffrement des inscriptions hiéroglyphiques en écriture maya a permis d'établir que, dans une société politiquement morcelée en cités-États, les souverains étaient continuellement en compétition pour des raisons économiques (pour le contrôle d'une route commerciale ou le prélèvement d'un tribut, par exemple) ou de simple prestige (comme lors de l'inauguration d'un nouveau souverain). La situation échappa au contrôle des dirigeants à la fin du VIIIe siècle et la guerre devint endémique. La région du Petexbatun devint alors, selon les termes d'Arthur Demarest, le « pays de la peur »[2]. Toutes les Basses-Terres mayas du sud sombrèrent ensuite peu à peu dans la violence.
À l'époque postclassique, la société maya des Basses-Terres du nord se militarise[3]. Ce phénomène est accompagné de l'émergence d'une classe de guerriers, dont les «atlantes» en armes du Temple des Guerriers à Chichen Itza constituent une représentation emblématique[4]. Dans les Hautes-Terres mayas, des royaumes guerriers et expansionnistes, tels que ceux des K'iche et des Kaqchikel, s'affrontent durant l'époque postclassique et ce jusqu'à l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle.