Guerre civile cambodgienne (1967-1975)

Guerre civile cambodgienne
Description de cette image, également commentée ci-après
Char T-54 ou sa copie chinoise Type-59 utilisé lors du conflit et exposé au musée de Siem Reap (Cambodge).
Informations générales
Date 1967 – 1975
Lieu Cambodge
Issue Victoire des Khmers rouges ; proclamation du Kampuchéa démocratique
Belligérants
Drapeau du Cambodge Royaume du Cambodge (1967-1970)
Drapeau de la République khmère République khmère (1970-1975)
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de l'État du Viêt Nam et de la République du Viêt Nam (1948–1975) Sud Viêt Nam
Avec le soutien de :
Drapeau de l'Australie Australie
Drapeau du Canada Canada
Drapeau de l'Indonésie Indonésie
Drapeau de la Malaisie Malaisie
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de la Thaïlande Thaïlande
Drapeau du parti communiste du Kampuchéa Khmers rouges
Drapeau du Cambodge Front uni national du Kampuchéa (1970-1975)
Drapeau du Viêt Nam Nord Viêt Nam
Drapeau du Front national de libération du Sud Viêt Nam Việt Cộng
Avec le soutien de :
Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Drapeau : République socialiste de Roumanie Roumanie
Drapeau de Cuba Cuba
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Commandants
Drapeau de la République khmère Lon Nol
Drapeau de la République khmère Sisowath Sirik Matak
Drapeau des États-Unis Richard Nixon
Drapeau des États-Unis Henry Kissinger
Drapeau du Parti communiste du Kampuchéa Pol Pot
Drapeau du Parti communiste du Kampuchéa Nuon Chea
Drapeau du Parti communiste du Kampuchéa Khieu Samphan
Drapeau du Parti communiste du Kampuchéa Ieng Sary
Drapeau du Parti communiste du Kampuchéa Son Sen
Forces en présence
250 000 soldats 100 000 (dont 60 000 Khmers rouges)

Guerre du Viêt Nam

Batailles

La guerre civile cambodgienne est un conflit qui opposa les forces du Parti communiste du Kampuchéa, connues sous le nom de « Khmers rouges », leurs alliés de la république démocratique du Viêt Nam (Nord Viêt Nam) et du Front national de libération du Sud Viêt Nam (dit Việt Cộng) à celles du gouvernement du Royaume du Cambodge (après , la République khmère), soutenues par les États-Unis et la république du Viêt Nam (Sud Viêt Nam).

Dans le contexte de la guerre froide, ce conflit fut exacerbé par l'influence de la guerre du Viêt Nam, et les actions des alliés des deux parties belligérantes. En effet, l'implication de l'Armée populaire vietnamienne (armée nord-vietnamienne) était motivée par son souci de protéger ses bases et ses sanctuaires dans l'Est du Cambodge le long de la piste Hô Chi Minh, sans laquelle la poursuite de son effort militaire au Sud Viêt Nam aurait été plus difficile, tandis que les États-Unis souhaitaient gagner du temps pour leur retrait du Sud-Est asiatique et protéger leur allié, le régime sud-vietnamien. Les Américains et les armées du Sud et du Nord Viêt Nam participèrent directement, à un moment ou un autre, aux combats.

Le gouvernement cambodgien fut principalement soutenu par des campagnes américaines de bombardements aériens massifs et des aides directes matérielles et financières. En 2009, Raoul Marc Jennar annonçait devant le tribunal chargé de juger les derniers dirigeants khmers rouges en vie, que « dans toute l’histoire de l’humanité, aucun autre pays n’a été autant bombardé que le Cambodge durant cette période »[1].

Après cinq années de combats acharnés, qui causèrent des pertes massives en vies humaines[note 1], la destruction de l'économie, la famine de la population et des atrocités sans nom, le gouvernement républicain du Cambodge fut renversé le lorsque les Khmers rouges, victorieux, proclamèrent la création du Kampuchéa démocratique. L'intervention américaine ordonnée par Richard Nixon et Henry Kissinger au Cambodge (en particulier les bombardements aériens massifs, dont on estime entre 50 000 et 150 000 personnes tuées) a finalement contribué au renforcement du mouvement khmer rouge[note 2], dont les effectifs passèrent de 4 000 en 1970 à 70 000 hommes en 1975[4] et à leur prise du pouvoir. Le régime des Khmers Rouges s'avérera être un des plus sanglants du XXe siècle[5]. Ce conflit, même s'il s'agissait d'une guerre civile locale, s'est inscrit dans le contexte de la Guerre froide, dans le cadre plus large de la guerre du Viêt Nam (1959–1975) qui toucha également le Royaume du Laos, le Sud Viêt Nam et le Nord Viêt Nam.

  1. Raoul Marc Jennar, « Procès de Kaing Guek Eav, dit Duch - Déposition du Dr Raoul Marc JENNAR devant la Chambre de première instance », sur Ministère cambodgien de l’information, Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, (consulté le ), paragraphe 45.
  2. Une Tragédie sans importance : Kissinger, Nixon et l'anéantissement du Cambodge, chap. XXIV (« Le début »), p. 381.
  3. Taylor Owen et Ben Kiernan, « Bombs Over Cambodia », The Walrus,‎ , p. 63 (lire en ligne).
  4. (en) Philip Nobile, « Media - The crime of Cambodia : Shawcross on Kissinger’s memoirs », New York, vol. 12, no 43,‎ , p. 12-13 (ISSN 0028-7369, lire en ligne).
  5. Bernard Bruneteau, Le siècle des génocides : Violences, massacres et processus génocidaires de l'Arménie au Rwanda, Paris, Armand Colin, coll. « L'histoire au présent », , 253 p. (ISBN 9782200264031).


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