Date |
– (15 ans, 4 mois et 4 jours) |
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Lieu | Mozambique |
Issue | Accords de paix |
Mozambique
Zimbabwe (1980-1992) Tanzanie Malawi (1987-1992) |
RENAMO PRM (fusionne avec RENAMO en 1982) UNAMO (1987-1988) COREMO UNIPOMO FUMO Rhodésie (1979-1992)
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Samora Machel † Joaquim Chissano Robert Mugabe Julius Nyerere Hastings Banda |
André Matsangaissa † Afonso Dhlakama Amos Sumane (PRM) Gimo Phiri (PRM, RENAMO, UNAMO) |
80 000 20 000 6 000 500 |
~20 000 |
Inconnues 296 soldats et 24 pilotes (1984-1990) 99 soldats + de 100 soldats |
Inconnues |
La guerre civile du Mozambique est une guerre civile qui s'est déroulée au Mozambique du 30 mai 1977 au 4 octobre 1992, soit deux ans après la fin de la guerre d'indépendance du Mozambique qui s'est achevée le . Comme de nombreux conflits africains régionaux de la fin du XXe siècle, ce conflit prend place dans le cadre de la guerre froide[1], et oppose principalement le Front de libération du Mozambique (en portugais : Frente de Libertação de Moçambique, FRELIMO), organisation communiste, à la Résistance nationale du Mozambique (en portugais : Resistência Nacional de Moçambique, RENAMO), d'orientation antimarxiste[2]. Ces deux organisations principales sont rejointes par une multitude de petites factions, dont le PRM[3], l'UNAMO[4], le COREMO[5], l'UNIPOMO et le FUMO[6].
La RENAMO s'attaque à la volonté du FRELIMO d'établir un pays socialiste à parti unique, et est à ce titre largement soutenu par les gouvernements anti-communistes de Rhodésie et d'Afrique du Sud, qui l'encouragent à détruire le FRELIMO qui soutient de son côté les mouvances socialistes et communistes de la région[1]. Plus d'un million de Mozambicains perdent la vie des conséquences des combats ou de la famine liée aux ruptures des chaînes d'approvisionnement en nourriture du pays ; cinq millions supplémentaires se réfugient dans les pays voisins[7],[8]. La guerre détruit pratiquement l'intégralité des infrastructures des zones rurales, notamment les hôpitaux, les voies ferrées, les routes et les écoles[9]. Les forces de sécurité du FRELIMO et les insurgés de la RENAMO sont accusés d'avoir violé de très nombreux droits humains, notamment le recours aux enfants soldats et la pose d'une impressionnante quantité de mines antipersonnelles dans tout le pays[9]. Trois pays voisins, le Zimbabwe, la Tanzanie et le Malawi, déploient des troupes au Mozambique afin de défendre leurs propres intérêts économiques contre les attaques de la RENAMO[9].
Les combats cessent au Mozambique le 4 octobre 1992, peu après la dislocation de l'URSS et l'arrêt du soutien sud-africain, avec un traité de paix signé à Rome. Les négociations de paix avaient commencé en 1990 avec la médiation de l'Église mozambicaine et du gouvernement italien[9]. En conséquence, RENAMO est démantelé et ses paramilitaires en partie incorporés à l'armée régulière du pays, et l'opération des Nations unies au Mozambique (ONUMOZ) est mise en place afin d'aider à la reconstruction du pays[10]. Les tensions entre les anciens membres de la RENAMO et du FRELIMO sont réactivées entre 2013 et 2018, période pendant laquelle la RENAMO mène une insurrection[11],[12], conflit achevé en 2019 par la signature d'un traité de paix[13].
Un rapport destiné au gouvernement américain en 1988 décrit la RENAMO comme le « mouvement le plus brutal depuis les Khmers rouges ». Elle serait à l'origine de la plupart des destructions causées durant la guerre[14].