Guerre du Donbass

Guerre du Donbass
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Situation militaire au Donbass au début de l'année , avant l'invasion russe.
Informations générales
Date
(7 ans, 10 mois et 18 jours).
Lieu Donbass, à l'Est de l'Ukraine (Ukraine orientale).
Issue

Impasse

Changements territoriaux Les séparatistes prorusses déclarent deux républiques séparatistes non reconnues internationalement, sur une partie des oblasts de Louhansk et Donetsk.
Belligérants
Drapeau de l'Ukraine Ukraine Drapeau de la Russie Russie
Drapeau de la République populaire de Donetsk République populaire de Donetsk
Drapeau de République populaire de Lougansk République populaire de Lougansk
Commandants
Volodymyr Zelensky (2019-2022)
Petro Porochenko (2014-2019)
Oleksandr Tourtchynov (2014)
Denys Chmyhal (2020-2022)
Vladimir Poutine (2014-2022)
Mikhaïl Michoustine (2020-2022)
Dmitri Medvedev (2014-2022)
Valeri Guerassimov[1]
RPD
Denis Pouchiline (2018-2022)
Dmitri Trapeznikov (2018)
Alexandre Zakhartchenko(2014-2018)
Alexandre Borodaï (2014)
Igor Guirkine (2014)
RPL
Leonid Passetchnik (2017-2022)
Igor Plotnitski (2014-2017)
Valéri Bolotov(2014)
Sergueï Kozlov (2015-2022)
Forces en présence
Forces armées de l'Ukraine :
150 000 hommes au total
(dont 30 000 dans le Donbass)
  • Forces paramilitaires
Séparatistes prorusses :
de 10 000 à 20 000 hommes

Forces armées de la Fédération de Russie :
de 7 000 à 15 000 hommes selon les estimations[2]

  • Forces paramilitaires
Groupe Wagner
Pertes
Drapeau de l'Ukraine
4 100 morts[4],[7]
10 000 blessés[4],[8],[9],[10],[11]
153 disparus[12]

5 650 morts[4]
13 000 blessés[4]

Drapeau de la Russie
2 000 morts[13]
3 200 blessés[13]
Civils :
3 350 morts[3]
7 000 à 9 000 blessés[4]
1 414 798 déplacés internes[5]
925 500 départs à l'étranger[5]

Total :
14 200 morts[3],[4],[6]

Guerre russo-ukrainienne
Invasion de l'Ukraine par la Russie

Batailles

Contexte

Annexion de la Crimée


Troubles pro-russes


Guerre du Donbass

Coordonnées 48° nord, 38° est

La guerre du Donbass est une guerre hybride opposant, d' à , le gouvernement ukrainien à des séparatistes prorusses et à la Russie. C'est une phase de la guerre russo-ukrainienne se déroulant dans l'Est de l'Ukraine (Ukraine orientale), principalement au Donbass. Entre et , ce conflit a causé plus de 14 000 morts selon l'Organisation des Nations unies (3 405 civils, 4 400 membres des forces ukrainiennes et 6 500 membres des groupes armés prorusses)[14] et le déplacement de près d'un million et demi de personnes[15].

Elle débute en dans le contexte des manifestations de l'Euromaïdan dénonçant la corruption du pouvoir en place[16]. La révolution ukrainienne de février qui s'ensuit entraîne le renversement du gouvernement prorusse de Viktor Ianoukovytch et l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement intérimaire dirigé par les proeuropéens[16] Oleksandr Tourtchynov (le ) et Arseni Iatseniouk (nommé Premier ministre le ).

Le , des troubles prorusses et des manifestations anti-Maïdan éclatent, principalement dans l'Est de l'Ukraine et notamment à Kharkiv, la plus grande ville d’Ukraine après Kyïv[17].

À partir du , date qui préfigure l'annexion de la Crimée, des troupes russes s'emparent de cette péninsule qui fait partie de l'Ukraine[16],[18],[19]. Rapidement, un référendum local, dont la légalité n'est pas reconnue par l'Ukraine ni la grande majorité de la communauté internationale, se tient le sur le rattachement de la Crimée à la Russie[16]. L'indépendance de la Crimée avait été déclarée par le vice-Premier ministre de la région dix jours avant le référendum[16].

Au début d', dans la région du Donbass appartenant à l'Ukraine, composée des oblasts de Donetsk et de Louhansk, et dans ses régions limitrophes, les manifestations anti-Maïdan évoluent en insurrection armée des prorusses contre le nouveau gouvernement ukrainien. Cette insurrection armée devient séparatiste et deux entités non reconnues internationalement sont proclamées : la « république populaire de Donetsk » (le ), puis la « république populaire de Lougansk » (le )[20],[21]. Dès le , l'armée ukrainienne intervient dans l'Est du pays. Elle y progresse en et avant d'être stoppée, puis de finalement reculer face aux séparatistes. La Russie, pays frontalier, est accusée de soutenir militairement les insurgés en y menant une guerre hybride[22],[23],[24],[25].

Le , un premier accord de Minsk est négocié et signé pour faire cesser la guerre du Donbass. Toutefois cet accord en douze points, censé établir un cessez-le-feu, ne dure que quelques semaines[26]. En , les combats s'intensifient et l'armée séparatiste prorusse progresse.

Les et , François Hollande et Angela Merkel se déplacent en Russie et en Ukraine pour négocier un nouveau plan de paix élaboré dans le cadre d'un règlement global. Le , ils signent à Minsk, en présence de Petro Porochenko, président de l'Ukraine, et de Vladimir Poutine, président russe, un nouvel accord de cessez-le-feu (communément appelé Minsk II) prévoyant l'arrêt des combats, contre l'engagement des différentes parties sur une feuille de route en treize points[27]. Le conflit baisse alors d’intensité mais des combats sporadiques ont encore lieu jusqu’en . L’accord Minsk II reste la référence pour résoudre le conflit de façon durable : elle est encore au centre des discussions lors de la rencontre de , dite au format Normandie, en présence du nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Du au , l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) constate une augmentation accrue d'incidents armés et d'explosions dans les deux républiques du Donbass, les deux parties du conflit s'en rejetant mutuellement la responsabilité.

Le , la Russie reconnaît l'indépendance — vis-à-vis de l'Ukraine — et la souveraineté des deux républiques séparatistes autoproclamées, la république populaire de Donetsk (RPD) et la république populaire de Lougansk (RPL). Les accords conclus entre la Russie et ces deux républiques mentionnent notamment un devoir de coopération et d'entraide[28]. Selon l'OSCE et l'Union européenne (UE), ces accords constituent une violation du droit international[29],[30] et, selon le secrétaire général des Nations unies, « une violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine » ainsi qu'une décision « incompatible avec les principes de la Charte des Nations unies »[31] ; ils entraînent de facto une rupture de l'accord Minsk II par la Russie[31],[32].

Le , les troupes russes entrent en Ukraine et poursuivent leur invasion depuis les territoires séparatistes, la Biélorussie, la Russie et le territoire de la Crimée[33].

  1. (en) Sébastian SEIBT, « Sergueï Choïgou et Valéri Guerassimov, les maîtres de guerre de Vladimir Poutine », sur France 24.
  2. (en) RTL avec l'AFP, « Ukraine : la TV russe évoque la présence de soldats », sur rtl.fr.
  3. a et b Veronika Dorman, Donbass : la guerre au fil de l'eau, Libération, 11 avril 2019.
  4. a b c d e et f Mathilde Roche, Elsa de La Roche Saint-André, Emma Donada et Luc Peillon, Qui est la journaliste française Anne-Laure Bonnel, censurée, selon Moscou, pour son travail sur le Donbass?, Libération, 3 mars 2022.
  5. a et b (en) « UKRAINE Situation update No. 7 as of 14 August 2015 », sur OCHA.
  6. Attention à ces publications trompeuses sur le bilan des morts dans le Donbass depuis 2014, AFP, 4 mars 2022.
  7. (uk) « Книга пам'яті загиблих » [« Memorial Book to the Fallen »], Herman Shapovalenko, Yevhen Vorokh, Yuriy Hirchenko (consulté le ).
  8. (en) « Ukraine Today: Over 3000 Ukrainian servicemen killed in Donbas war », sur KyivPost, (consulté le ).
  9. (en) « At least 22 Ukrainian soldiers killed in Russia’s war in December-January », sur KyivPost, (consulté le ).
  10. (en) « Poroshenko: Some 69 Ukrainian servicemen killed in Donbas in 2017 », sur KyivPost, (consulté le ).
  11. (en) « Seven Ukrainian soldiers killed in ATO zone in May – Turchynov », sur Ukrinform, (consulté le ).
  12. (en) « Russian-backed militants hold 107 Ukrainians hostage, including 64 troops », sur Ukraine Today, (consulté le ).
  13. a et b Michael Segalov, Russia 'accidentally reveals' number of its soldiers killed in eastern Ukraine, The Independant, 26 août 2015.
  14. Mathilde Roche et Elsa de La Roche Saint-André, « Qui est la journaliste française Anne-Laure Bonnel, censurée, selon Moscou, pour son travail sur le Donbass? », sur Libération (consulté le ).
  15. « Ukraine: pour les déplacés du Donbass, une crise sans fin », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  16. a b c d et e « Guerre du Donbass en Ukraine : "On est dans un contexte qui peut-être assez explosif " », sur TV5MONDE, (consulté le ).
  17. « A Kharkiv, pro et anti-Maïdan se font face », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  18. « Ukraine : qui sont les hommes armés qui ont contrôlé deux aéroports de Crimée ? », sur Franceinfo, (consulté le ).
  19. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées lemonde_2808
  20. (en) « Armed pro-Russian insurgents in Luhansk say they are ready for police raid », Kyiv Post, .
  21. (en) « Ukraine leader asks for UN peacekeepers in restive east of country »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Yahoo! News, .
  22. « La présence de soldats russes dans l'est de l'Ukraine inquiète », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  23. « Ukraine : la Russie toujours accusée de fournir des armes aux séparatistes », sur Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  24. (en) « Senior Official Warns Security Council of Dangerous Escalation in Ukraine, Citing ‘Deeply Alarming Reports of Russian Military Involvement’ », sur un.org, .
  25. (en) « Putin’s Undeclared War: Summer 2014 – Russian Artillery Strikes against Ukraine. », sur bellingcat.com, (consulté le ).
  26. (ru) « Protocole de Minsk », sur Organization for Security and Co-operation in Europe, (consulté le ).
  27. Présidence de la République, « Ensemble de mesures en vue de l’application des accords de Minsk »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur www.elysee.fr (consulté le ).
  28. « Conflit Ukraine-Russie : cinq questions sur les "accords d'amitié" signés entre Moscou et les républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk », sur Franceinfo, (consulté le ).
  29. « Ukraine : "violation flagrante du droit international" selon la ministre allemande Baerbock », sur France 24, (consulté le ).
  30. La rédaction, « "Acte illégal", "violation du droit international", "rejet du dialogue"... Les principales réactions aux déclarations de Vladimir Poutine », sur Nice-Matin, (consulté le ).
  31. a et b « Ukraine: la Russie reconnaît l'indépendance des territoires séparatistes », sur RFI, (consulté le ).
  32. « Ukraine : Poutine balaie les accords de Minsk, les premières sanctions occidentales dévoilées », sur France 24, (consulté le ).
  33. « La Russie lance une offensive fulgurante sur l'ensemble de l'Ukraine », sur Les Echos, (consulté le ).