James Harold Wilson, dit Harold Wilson, Baron Wilson de Rievaulx, né le à Huddersfield (Yorkshire) et mort le à Londres, est un homme d'État britannique, membre du Parti travailliste et Premier ministre à deux reprises entre 1964 et 1970 puis entre 1974 et 1976.
Diplômé du prestigieux Jesus College, l'une des écoles hébergées par l'université d'Oxford, il devient membre du Parlement après les élections générales de juillet 1945 sous l'étiquette du Parti travailliste. En septembre 1947, en devenant président de la Commission du Commerce (en), il devient le plus jeune ministre membre du cabinet depuis William Pitt le Jeune en 1782[1],[a]. Devenu l'une des principales figures du Parti travailliste à la suite du retrait de Clement Attlee en 1955, il devient chef du parti en février 1963 et par la même occasion le chef de l'opposition officielle. À la suite de la victoire de son parti lors des élections générales de 1964, il fut nommé Premier ministre par Élisabeth II, devenant le plus jeune à accéder cette fonction depuis Archibald Primrose en 1894[b].
Son premier passage au 10 Downing Street fut marqué par un certain nombre de mesures sociales importantes. L'homosexualité fut en partie dépénalisée en 1967 (en Angleterre et au Pays de Galles), tout comme l'avortement qui fut légalisé en 1968 tandis que le divorce fut élargi en 1969, la majorité civile étant quant à elle abaissée de 21 ans à 18 ans en 1970. La peine de mort fut quant à elle abolie, pour les crimes commis en temps de paix, en 1969. Sur le plan économique, un impôt sur les plus-values fut institué en 1965 pour tenter de résorber le déficit budgétaire qui ne cessait de se creuser depuis la fin des années 1940[2]. Sur le plan intérieur, le conflit nord-irlandais commença sous son gouvernement. Sur le plan international, il se heurta au veto du général de Gaulle concernant l'adhésion du Royaume-Uni à la Communauté économique européenne et fut un allié de Lyndon B. Johnson dans la guerre du Vietnam, nouant ce que les historiens et journalistes appellent une « relation spéciale » avec les États-Unis. Son gouvernement ne put rien pour empêcher la déclaration unilatérale d'indépendance de la Rhodésie en 1965. La défaite surprise du Parti travailliste aux élections générales de 1970 entraîna son départ du 10 Downing Street. Il redevint le chef de l'opposition officielle, tandis que le pays connaissait deux crises majeures : le Bloody Sunday puis les grèves des mineurs de 1972 et 1974. Bénéficiant de circonstances favorables à la suite de l'élection d'un Parlement minoritaire en février 1974[c], il convoqua des élections anticipées en octobre 1974, ne pouvant gouverner sans majorité à la Chambre des communes.
Son second passage au 10 Downing Street fut marqué par une récession, consécutive à la guerre du Kippour. Le premier choc pétrolier qui en suivit, ainsi que la grève des mineurs déclenchée en février 1974, eurent des conséquences importantes pour l'économie britannique, notamment avec la crise obligataire de 1974, tandis que l'inflation connut des niveaux exorbitants. À peine deux ans après l'adhésion du Royaume-Uni à la Communauté économique européenne, il organisa un référendum sur la question, où le « oui » l'emporta. Il démissionna, à la surprise générale, le . Il fut élevé à la pairie et intégra la Chambre des lords après son départ de la Chambre des communes en 1983.
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