Henri III | |
Henri III, extrait d'une miniature de l'Historia Anglorum de Matthieu Paris, vers 1250-1255. | |
Titre | |
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Roi d'Angleterre, seigneur d'Irlande et duc d'Aquitaine | |
– (56 ans et 19 jours) |
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Couronnement | en la cathédrale de Gloucester en l'abbaye de Westminster |
Prédécesseur | Jean Louis (contesté) |
Successeur | Édouard Ier |
Biographie | |
Dynastie | Plantagenêt |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Château de Winchester, Hampshire (Angleterre) |
Date de décès | (à 65 ans) |
Lieu de décès | Westminster, Londres (Angleterre) |
Sépulture | Abbaye de Westminster |
Père | Jean d'Angleterre |
Mère | Isabelle d'Angoulême |
Conjoint | Éléonore de Provence |
Enfants | Édouard Ier Marguerite d'Angleterre Béatrice d'Angleterre Edmond de Lancastre Catherine d'Angleterre |
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Monarques d'Angleterre | |
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Henri III ( - ) est roi d'Angleterre, seigneur d'Irlande et duc d'Aquitaine de 1216 à sa mort.
Fils du roi Jean d'Angleterre et d'Isabelle d'Angoulême, Henri III monte sur le trône à l'âge de neuf ans alors que la première Guerre des barons fait rage. La mort de son père apaise néanmoins les tensions et les forces royales, menées par Guillaume le Maréchal, battent les rebelles soutenus par les Français à Lincoln et à Sandwich en 1217. Henri III promet de respecter la Grande Charte limitant les pouvoirs royaux et garantissant les droits des nobles que son père avait tenté d'abroger. Le début de son règne est dominé par ses conseillers Hubert de Burgh et Pierre des Roches qui restaurent l'autorité du roi après la guerre. En 1230, il tente de reprendre la Normandie perdue par son père mais l'invasion est un échec et une révolte menée par Richard le Maréchal l'oblige à signer un traité de paix avec le roi Louis IX de France.
À la suite de ce soulèvement, Henri III gouverna seul l'Angleterre sans passer par ses conseillers. Il voyagea moins que ses prédécesseurs et dépensa sans compter sur ses résidences préférées. En 1236, il épousa Éléonore de Provence et le couple eut cinq enfants. Le roi était connu pour sa piété et il organisa de somptueuses cérémonies religieuses notamment en l'honneur d'Édouard le Confesseur qu'il adopta comme son saint patron. Une seconde tentative pour reprendre ses possessions françaises se solda en 1242 par la désastreuse bataille de Taillebourg. Par la suite, Henri III se concentra sur la diplomatie et forma une alliance avec l'empereur Frédéric II. Il soutint la candidature victorieuse de son frère Richard pour le titre de roi des Romains en 1256 mais échoua à placer son fils Edmond sur le trône de Sicile malgré d'importantes dépenses. Il envisagea de mener une croisade au Levant mais en fut empêché par des révoltes en Gascogne.
À la fin des années 1250, les lourds impôts nécessaires pour financer la diplomatie relativement inefficace du roi, ses manœuvres pour passer outre à la Grande Charte et l'influence de ses proches poitevins étaient de plus en plus critiqués. Une coalition de barons menés par Simon V de Montfort organisa un coup d'État et contraignit Henri III à accepter les provisions d'Oxford imposant une plus grande limitation de ses pouvoirs et la création d'un conseil de 24 membres. L'année suivante, le traité de Paris avec la France mit fin à un siècle de conflit entre Capétiens et Plantagenêt ; le roi Louis IX reconnaissait la suzeraineté d'Henri III sur ses territoires dans le Sud-Ouest de la France et en échange, le roi anglais abandonnait ses revendications sur les autres territoires français dont la Normandie. De plus, le roi anglais s'engageait à rendre à Louis IX (Saint Louis), roi de France, l'hommage féodal dû au suzerain.
Les tensions entre le roi et les nobles provoquèrent la seconde guerre des barons en 1264 et Henri III fut battu et capturé par Simon de Montfort à la bataille de Lewes. Son fils aîné, Édouard, fut également fait prisonnier mais il s'échappa et battit les rebelles à la bataille d'Evesham l'année suivante. Une fois libéré, Henri III mena une répression brutale des rebelles mais l'Église parvint à atténuer les représailles. Le retour au calme fut lent et le roi dut accepter une limitation des pouvoirs de la Couronne pour conserver le soutien de la noblesse et de la population. Il mourut en 1272 et son fils aîné devint roi sous le nom d'Édouard Ier. Il fut inhumé dans l'abbaye de Westminster qu'il avait reconstruite à la fin de sa vie. Malgré un règne de 56 ans, le quatrième plus long de l'histoire anglaise, Henri III n'a qu'une faible influence sur la culture populaire moderne.