Hilary Putnam

Hilary Putnam
Naissance
Décès
(à 89 ans)
ArlingtonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
École/tradition
Principaux intérêts
Idées remarquables
Œuvres principales
Raison, Vérité et Histoire, Représentation et Réalité, Le Réalisme à Visage Humain
Influencé par
A influencé
Père
Samuel Putnam (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Liste détaillée
Carus Lectures (en) ()
Prix Schock de logique et philosophie ()
Lauener Prize (d) ()
Prix Nicholas Rescher de philosophie systématique (en) ()
Bourse Guggenheim
Membre de l'Académie américaine des arts et des sciencesVoir et modifier les données sur Wikidata

Hilary Whitehall Putnam, né le à Chicago, en Illinois, et mort le [1] à Arlington (Massachusetts), est un philosophe américain. Il est une figure centrale de la philosophie occidentale à partir des années 1960, particulièrement en philosophie de l'esprit, du langage et des sciences[2]. Il est connu pour appliquer le même degré de vigilance à l'égard de ses propres positions philosophiques qu'à l'égard de celles des autres, soumettant chacune d'entre elles à une analyse rigoureuse jusqu'à en exposer les insuffisances. Il a ainsi acquis la réputation de changer fréquemment de position[3],[4].

Son œuvre se déploie sur une part importante du champ philosophique : philosophie des sciences, de la logique et des mathématiques ; philosophie de l'esprit, du langage, et de la connaissance ; métaphilosophie, éthique et politique.

En philosophie de l'esprit, Putnam est surtout connu pour avoir présenté un argument redoutable contre la thèse d'identité entre les états mentaux et les états cérébraux, fondé sur l'hypothèse de la réalisabilité multiple des propriétés mentales[5], et pour sa défense du fonctionnalisme, une importante théorie sur le problème du corps et de l'esprit.

En philosophie du langage, avec Saul Kripke notamment, il a développé la théorie causale de la référence (en) et proposé une approche originale de la signification, nommée externalisme sémantique (de), et fondée sur une des plus célèbres expériences de pensée, l'expérience de la Terre jumelle.

En philosophie des mathématiques, il a développé avec W. V. Quine la thèse — dite Quine-Putnam — d'indispensabilité, un argument en faveur de la réalité des entités mathématiques[6].

En métaphysique, il a d'abord défendu une position appelée réalisme métaphysique, position dont il est devenu ensuite l'un des critiques les plus sévères, défendant alors une autre position, nommée par lui réalisme interne[7], position elle-même abandonnée en faveur d'un réalisme pragmatiste (ou « ordinaire » ou « naïf ») hérité du réalisme direct de William James, des écrits du second Wittgenstein et de ceux de John Langshaw Austin. Selon cette dernière position il s'agit de renvoyer l'étude de la métaphysique à la manière dont nous faisons l'expérience du monde, au rejet de l'idée de représentation mentale, des données des sens et des autres intermédiaires entre l'esprit et le monde[8].

En épistémologie, il est surtout connu pour avoir présenté une expérience de pensée, l'expérience du cerveau dans une cuve, destinée à répondre non au scepticisme épistémologique mais au réalisme métaphysique.

En dehors de la philosophie, Putnam a aussi fait quelques contributions en mathématiques et en informatique. Il a développé l'algorithme de Davis-Putnam pour le problème SAT, avec Martin Davis[9] et a aidé à démontrer l'impossibilité de résolution du dixième problème de Hilbert[10]. Il a par ailleurs été membre du Progressive Labor Party de 1965 à 1972, un parti oscillant entre marxisme-léninisme et maoïsme et présent en particulier au sein de la Students for a Democratic Society (SDS), vers la fin des années 1960 jusqu'au début des années 1970.

  1. Justin W, « Hilary Putnam (1926-2016) », sur Daily Nous (consulté le ).
  2. Claudine Tiercelin, Hilary Putnam, L’héritage pragmatiste, Paris, PUF, Philosophies, 2002. (ISBN 978-2-13-052911-8).
  3. Jack Ritchie, « TPM:Philosopher of the Month », (consulté le ).
  4. Daniel Dennett, « « Hilary », in The Philosophical Lexicon ».
  5. Pascal Ludwig, « Le Problème du corps et de l'esprit. Approches contemporaines » in Côté Philo, no 4 juin 2004.
  6. Mark Colyvan, Indispensability Arguments in the Philosophy of Mathematics, Stanford Encyclopedia of Philosophy (automne 2004), Edward N. Zalta (éd.), [1].
  7. H. Putnam, Realism with a Human Face, éd. James Conant, Cambridge, Mass., Harvard University Press, 1990.
  8. H. Putnam, The Threefold Cord: Mind, Body, and World. New York: Columbia University Press, 1999.
  9. M. Davis et H. Putnam, « A computing procedure for quantification theory » in Journal of the ACM, 7:201–215, 1960.
  10. Yuri Matiyesavic, Hilbert's Tenth Problem, MIT, Cambridge, 1993.