Hippomancie

peinture avec des cavaliers
Le cheval de Darius hennit aux rayons du soleil. Ce dessin de Gustave Moreau représente une célèbre scène d'hippomancie.

L'hippomancie est la divination grâce au cheval, qu'il s'agisse d'interpréter les mouvements ou les hennissements de l'animal, les traces qu'il laisse, ou encore ses ossements. Durant une grande partie de l'Histoire, le cheval est perçu comme un intermédiaire entre l'Homme, la Nature et les dieux. Des facultés de devin ou d'oracle lui sont prêtées, souvent dans le cadre de cultes.

D'après Georges Dumézil, l'hippomancie se généralise chez les Indo-Européens dès la plus haute Antiquité. Des documents et témoignages concernent aussi bien les Romains que les Perses, les peuples celtes, germaniques et slaves. Les rituels d'hippomancie germaniques et slaves comptent de nombreux points communs, en particulier la sacralisation d'un cheval exceptionnel par sa taille et sa robe, vivant près d'un sanctuaire. Ces rituels sont combattus par les évangélisateurs chrétiens du Moyen Âge. La plupart des cultes d'hippomancie disparaissent.

De nos jours, l'hippomancie conserve un rôle en matière d'interprétation des rêves. La vision de présages dans l'attitude d'un cheval et la croyance en son pouvoir de divination restent courantes, notamment dans les campagnes des pays germaniques au XIXe siècle, en Asie centrale, et dans les monts Ozarks, aux États-Unis, de nos jours. La fonction de porte-bonheur attribuée au fer à cheval pourrait relever de l'hippomancie.