La tauromachie, du grec ancien ταῦρος, taûros signifiant « taureau » et μάχη, mákhê signifiant « combat »[1] qui implique dans certains cas la mise à mort du taureau en public comme dans la corrida, a une histoire riche en documents et traités, mais l'incertitude demeure sur ses origines.
Si l'ancêtre du taureau espagnol est connu : l'aurochs, sans doute à l'origine de la race du taureau de combat, et dont on trouve des traces dans les fresques de la grotte d'Altamira, on ne peut en revanche affirmer que c'est là le berceau de la corrida dont les origines restent opaques. Après avoir relié les pratiques ancestrales des jeux taurins aux rites collectifs ou initiatiques de l'antiquité, les historiens tentent désormais d'en établir les origines, sur lesquelles on ne trouve aucun document avant le Moyen Âge, encore que ces documents soient parfois contestés par les historiens contemporains.
Des historiens, chercheurs, ou écrivains, avaient appliqué à la corrida la notion de cérémonie sacrificielle des rituels antiques, ce qui a longtemps donné lieu à de multiples confusions. Les chercheurs contemporains ont désormais unanimement écarté cette théorie et l'existence d'un quelconque dieu taureau dans la corrida. La notion de culte sacrificiel avait été lancée par Michel Leiris[note 1],.
On dispose de documents visuels : peintures anonymes dès le XIVe siècle, et dans les siècles suivants, des suites où les peintres décrivent toutes les phrases de la lidia : (Corrida de toros), La tauromaquia, La Tauromachie de Gustave Doré, et les peintures tauromachiques d'Édouard Manet, de Marià Fortuny, de E.L.Velázquez, de Picasso, qui permettent de comprendre l'évolution de la corrida.
On dispose aussi de nombreux traités rédigés par des ecclésiastiques sur la tauromachie à cheval dès les XVIe siècle et XVIIe siècle, suivis au XVIIIe siècle du célèbre traité de « Pepe Hillo » (1796) et de celui de Paquiro en 1836. Cependant l'histoire de la corrida est jalonnée de querelles d'experts, aussi bien sur la question des origines, que plus tard, sur ses véritables héros (Rodrigo Díaz de Vivar), et sur les diverses informations venues de traités réputés indiscutables comme ceux de Pepe Hillo ou de Paquiro, mais qui font également objet de querelles d'experts.
Des données politiques, sans rapport direct avec la corrida, viennent également brouiller son histoire avec des polémiques sur l'appartenance politique et les motivations des toreros, des gouvernants, des citoyens ou des historiens, en France comme en Espagne.
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