L'histoire du sport en France peut se découper dans le temps en séquences spécifiques relativement homogènes mais de durées très variables. Ses origines remontent pour beaucoup à la période gallo-romaine avant de revêtir des formes particulières au Moyen Âge puis de justifier un discours très construit lors de la Renaissance. Celui-ci ne se cristallise vraiment en France que dans la première partie du XIXe siècle avec le développement de la gymnastique comme activité éducative et hygiénique. Ce n'est qu'à la fin de ce siècle que certains s'efforcent d'y associer la compétition sportive venue timidement d'outre-Manche comme activité de loisir de l'aristocratie. Ces pionniers doivent lutter contre le manque d'intérêt des pouvoirs publics et leurs dissensions internes entre les tenants du modèle anglo-saxon et ceux des jeux traditionnels français. Cette période, qui va jusqu'à la guerre de 1914, voit l'émergence de l'olympisme et le partage du sport français entre trois grands organismes : l'Union des sociétés de gymnastique de France apparue dès 1875, l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques et les patronages de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France. À partir du , celles-ci bénéficient du nouveau statut associatif.
Ce n'est qu'après l'armistice du 11 novembre 1918 que le sport français commence à s'engager vers la modernité avec l'éclatement de l'USFSA qui donne naissance aux actuelles fédérations unisports. Le Front populaire manifeste un intérêt certain pour le développement du sport, mais ce n'est que l'État français de Vichy qui lui fournit son premier cadre législatif avec la Charte des sports de [1]. Le gouvernement provisoire d'Alger l'abroge par ordonnance dès 1943 mais s'empresse de confirmer en 1945 l'intérêt de cet enjeu national par une nouvelle ordonnance qui place peu ou prou le sport français en délégation de pouvoirs. Les urgences de reconstruction de la nation font néanmoins passer au second plan cet intérêt jusqu'en 1960 où l'échec français aux Jeux olympiques de Rome entraîne un réveil brutal. Un important programme de constructions sportives est mis en œuvre, des postes de fonctionnaires sont mis à la disposition des fédérations et la formation des cadres structurée par une loi en 1963 puis la mise en place de brevets d'état d'éducateurs sportifs (BEES). Il faut cependant attendre 1975 pour qu'une loi se préoccupe de préciser les structures du sport. Les fédérations — partagées entre un Comité national des sports et un Comité olympique français et, jusqu'ici, plus ou moins livrées à elles-mêmes — sont regroupées au sein d'un organisme unique : le Comité national olympique et sportif français. Cette loi est remplacée en 1984 par un nouveau texte qui crée un service public des activités physiques et sportives aussitôt délégué au mouvement sportif. Modifiée et complétée à deux reprises par des ministres successifs, celle-ci est le cadre de développement et de fonctionnement du sport français contemporain.