-1,9 million d'années av. J.C. | Paléolithique |
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-900 av. J.C. | Celtes |
-680 av. J.C. | Grecs |
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-290 av. J.C. | Gaulois |
-58 à -50 av. J.C. | Guerre des Gaules |
-51 av. J.C. | Empire romain |
IIIe – Ve siècle | Invasions barbares |
L’histoire militaire de la France couvre deux millénaires d'histoire à travers la France, l'Europe et les anciennes colonies françaises.
Cet article est une synthèse de l'historique des différentes branches des Forces armées françaises : terre, air, mer et Gendarmerie.
À partir de 400, lors du déclin de la domination de l'Empire romain sur la Gaule, la tribu germanique des Francs entame son installation sur le territoire. Avec Clovis Ier puis Charlemagne, le royaume, puis l'empire des Francs inclut l'ensemble de l'Europe occidentale, à l'exception de la Bretagne. C'est avec le traité de Verdun, qui partage l'Empire carolingien en 843, qu'apparaît la Francie occidentale, qui deviendra la France.
Au cours du Moyen Âge, à partir du XIIe siècle les rois capétiens élargissent le domaine royal aux dépens de l'Angleterre, héritière des duchés de Normandie et d'Aquitaine, et du Saint-Empire romain germanique. Ils s'investissent également des expéditions extérieures, principalement les croisades. C'est au XIIIe siècle qu'apparaît un pouvoir royal central suffisamment puissant pour créer un État unifié et durable, incarné par Philippe Auguste. Le royaume de France est alors un des états les plus puissants d'Europe. A partir de 1337, les épreuves liées au contexte de la Guerre de Cent Ans poussent la France, après plusieurs désastres militaires, de réorganiser son armée en profondeur. Dans les dernières phases du conflit, l'artillerie jouera un rôle majeur, et Charles VII sera à l'origine de la première armée professionnelle et permanente d'Europe. Au sens strict, même s'il a existé très tôt des « armées en France », la notion d'« Armée française » ne naît qu'à partir de la création de ces compagnies d'ordonnance[3].
Le royaume, mieux centralisé et doté d'un puissant outil militaire[4] peut maintenant porter la guerre hors du territoire. C'est ainsi que la revendication de Charles VIII pour s'emparer du trône de Naples en 1494 entraîne le début des Guerres d'Italie. Malgré plusieurs succès militaires, la France ne parvint jamais à sécuriser ses gains territoriaux. En outre, à partir de la seconde moitié du XVIe siècle, les guerres de Religion et la puissance grandissante de l'Espagne relèguent la France à un second rôle sur la scène européenne.
Les guerres de Louis XIII et Louis XIV, au XVIIe et au début du XVIIIe siècle, rendent à la France la première place dans l'équilibre européen ; son territoire agrandi est protégé par une solide armée permanente et par les fortifications de la ceinture de fer. Plus tard, la concurrence coloniale avec la Grande-Bretagne, qui a succédé à la rivalité avec les Habsbourg d'Autriche et d'Espagne, lui fait perdre ses possessions de Nouvelle-France (Canada français) et comptoirs de l'Inde : l'esprit de revanche pousse la France à apporter son aide aux colons américains en révolte contre Londres lors de la guerre d'indépendance des futurs États-Unis d'Amérique.
Les guerres de la Révolution française, qui opposent la France à la plupart des monarchies européennes, amènent à la création d'une armée de masse avec un corps d'officiers renouvelé, promus au mérite et non plus sur leur seule naissance noble. Les guerres napoléoniennes apportent à la France une expansion militaire inégalée sur le continent européen, mais elle ne peut rien contre la suprématie navale britannique et ses adversaires, s'inspirant du modèle militaire français, prennent leur revanche en 1814-1815 en ramenant la France de la Restauration à ses anciennes frontières.
Au XIXe siècle, la conquête de l'Algérie inaugure la constitution du second empire colonial français qui couvrira une grande partie de l'Afrique et de l'Asie. La rivalité franco-allemande, effet tardif du nationalisme allemand né des guerres napoléoniennes, aboutit d'abord à la guerre de 1870 contre la Prusse, se ravive lors la Première Guerre mondiale, et trouve son paroxysme avec la Seconde Guerre mondiale où la France, d'abord battue et occupée par l'Axe Rome-Berlin, reprend le combat dans la France libre et rejoint le camp victorieux des Alliés.
La conflagration laisse les pays européens affaiblis politiquement, et militairement dominés par deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS lors de la guerre froide. La France, tout en livrant ses dernières guerres coloniales en Indochine jusqu'en 1954 et en Algérie jusqu'en 1962, se réconcilie avec l'Allemagne de l'Ouest et se range avec celle-ci dans le bloc occidental au sein de l'OTAN ; elle marque son autonomie par rapport au grand allié américain en développant sa propre force de dissuasion nucléaire et en quittant le commandement intégré de l'OTAN en 1966.
Stratégiquement, la France reste longtemps influencée par l'idée d'une défense sur des frontières « naturelles » réelles ou supposées du pays : le Rhin, le massif du Jura et les Alpes à l'est, les Pyrénées au sud. L'armée française est, par son histoire, souvent pionnière de nombreuses innovations techniques et tactiques.
Aujourd'hui, les interventions militaires françaises sont le plus souvent des opérations de maintien de la paix dans ses anciennes colonies ou dans les points chauds du monde, avec ses alliés de l'OTAN, organisation avec laquelle elle renforce ses liens en 1995, près de trente ans après son départ du commandement intégré, et qu'elle réintègre en 2009.