Hydromorphie

Sol hydromorphe.

L'hydromorphie, appelée aussi hydromorphisme, est la qualité d'un sol qui montre des marques physiques de saturation régulière en eau, généralement durant l'hiver.

L'hydromorphie occasionne l'asphyxie de la microfaune et de la microflore, provoque la disparition des bactéries aérobies au profit des bactéries anaérobies à l'origine de la production de nitrites (bactéries dénitrifiantes), de la déstructuration des argiles et du complexe argilo-humique[1] qui entraîne la libération des cations Fe3+ et Al3+, substances toxiques et allélopathiques[2].

La saturation en eau a également des conséquences physico-chimiques. Dans un sol argileux, l'hydromorphie se repère assez facilement.

Une zone hydromorphe est généralement située en un point bas topographique, aux abords de cours d'eau ou de fossés. La végétation caractéristique des zones hydromorphes se compose de roseaux et de Phragmites. Une coupe dans le sol, ou un sondage à la tarière, met en évidence des caractéristiques précises de l'hydromorphie :

  • des taches rouille, qui correspondent au fer à l'état oxydé. Le sol n'est pas saturé en eau actuellement mais est susceptible de contenir de l'eau. On se trouve en période sèche. Présence d'une nappe qui remonte périodiquement ;
  • des taches bleu gris à vertes, qui correspondent au fer à l'état réduit. Le sol est saturé en eau, en condition anoxique (sans oxygène). On se trouve en période humide ou en présence d'une nappe permanente ;
  • des points noirs, qui correspondent aux précipitations ferro-manganiques.
  1. Ces bactéries utilisent alors les composés minéraux des argiles comme accepteurs d'électrons.
  2. Gérard Ducerf, Camille Thiry, Les plantes bio-indicatrices. Guide de diagnostic des sols, Promonature, , p. 37